Saisons
MOURIR, NON MOURIR
à Jean Laude
Les reines du nouvel azur lèvent de leur pays sans frein. L’écume
des hauteurs n’éblouit pas, le livre est là, et sa moisson.
Livre d’allées où l’eau est rare, livre des Morts et des Léthés,
en ce pays du Nord occupé de vendanges, souterraines ô
souterraines.
Ouvre, les nuits sont splendides au Livre. (La mer mesurait ses fruits
et son sel. L’été de la nuit allumait l’été.)
J’apprends j’apprends qu’il y a une bataille, après quoi l’amour ne
revient, elle est morte ; et le champ est désert, il n’y eut pas de
combattant, mais une seule éternelle défaite.
Et vois l’eau de la toilette des morts ; l’épouse l’a nappée sous les
pas du clergé.
La mort et ses nochers sont abjurés
De laisser au cœur de la mer immense qui commence.