AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.96/5 (sur 208 notes)

Nationalité : Martinique
Né(e) à : Sainte-Marie , le 21/09/1928
Mort(e) à : Paris , le 03/02/2011
Biographie :

Docteur ès lettres, Edouard Glissant « l'un des plus grands écrivains contemporains de l'universel » (Jacques Cellard, Le Monde) est né à Sainte-Marie (Martinique) le 21 septembre 1928.

De 6 à 12 ans, il passe ses vacances dans les plantations où son père était "géreur" (organisait le travail dans les plantations).

Formé au lycée Schoelcher de Fort-de-France, il passe des soirées en 1941, à 13 ans, en compagnie d'André Breton, de Claude Lévi-Strauss, d'André Masson, de Max Ernst.
il publie son premier poème à 16 ans et part pour la Métropole, à Paris, en 1946.

Il poursuit des études de philosophie à la Sorbonne et d'ethnologie au Musée de l'Homme.

Ses premiers poèmes (Un champ d'îles, La terre inquiète et Les Indes) lui valent de figurer dans l'Anthologie de la poésie nouvelle de Jean Paris. Il joue un rôle de premier plan dans la renaissance culturelle négro-africaine (congrès des écrivains et des artistes noirs de Paris en 1956 et de Rome en 1959) et collabore à la revue Les Lettres nouvelles, fondée par Maurice Nadeau.

Le prix Renaudot, remporté en 1958 pour son premier roman, La Lézarde, consacre sa renommée. Co-fondateur avec Paul Niger en 1959 du Front antillo-guyanais et proche des milieux intellectuels algériens, il est expulsé de la Guadeloupe et assigné à résidence en France. Il publie en 1961 une pièce de théâtre, Monsieur Toussaint, et en 1964, un second roman, Le Quatrième Siècle.

Rentré en Martinique en 1965, il fonde un établissement de recherche et d'enseignement, l'Institut martiniquais d'études (en 67), et une revue de sciences humaines, Acoma. Son œuvre ne cesse de croître en ampleur et en diversité : une poursuite du cycle romanesque avec Malemort, La Case du commandeur et Mahagony ; un renouvellement de la poétique avec Boises, Pays rêvé, pays réel et Fastes ; et un épanouissement de la pensée avec trois essais majeurs, L'Intention poétique, Le Discours antillais et Poétique de la relation.

De 1982 à 1988, il est Directeur du Courrier de l'Unesco. En 1989, il est nommé « Distinguished University Professor » de l'Université d'État de Louisiane (LSU), où il dirige le Centre d'études françaises et francophones. Depuis 1995, il est « Distinguished Professor of French » à la City University of New York (CUNY).

De nombreux colloques internationaux lui ont été consacrés en des lieux divers : Université de Porto (Portugal), Louvain (Belgique), Université de l'Oklahoma (Norman), Guadeloupe, Martinique, Parme (Italie),
+ Voir plus
Source : www.lehman.cuny.edu ; biographie succincte de "Visite à Édouard Glissant"
Ajouter des informations
Bibliographie de Edouard Glissant   (45)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (36) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

#EdouardGlissant #créolisation #CulturePrime Avec son idée de la créolisation, le poète et philosophe Edouard Glissant en appelle à un "Tout-Monde" visionnaire, où nos identités dynamiques et ouvertes sont une clé pour penser notre futur. Réinterprétée, réappropriée aujourd'hui par divers courants de pensées, l'idée de créolisation théorisée par Edouard Glissant plonge ses racines - ses rhizomes - dans son expérience singulière des Antilles et de la langue créole. Abonnez-vous pour retrouver toutes nos vidéos : https://www.youtube.com/channel/¤££¤13DKToXYTKAQ5¤££¤6khzewww2g/?sub_confirmation=1 Et retrouvez-nous sur... Facebook : https://fr-fr.facebook.com/franceculture Twitter : https://twitter.com/franceculture Instagram : https://www.instagram.com/franceculture

+ Lire la suite
Podcasts (4) Voir tous


Citations et extraits (228) Voir plus Ajouter une citation
Edouard Glissant
Chacun de nous a besoin de la mémoire de l’autre, parce qu’il n’y va pas d’une vertu de compassion ou de charité, mais d’une lucidité nouvelle dans un processus de la Relation. Et si nous voulons partager la beauté du monde, si nous voulons être solidaires de ses souffrances, nous devons apprendre à nous souvenir ensemble.
Commenter  J’apprécie          730
On avait commencé, ici aux Antilles, par moquer les fils, ceux qui étaient nés là-bas en France (les sociologues disaient : ceux de la deuxième génération), on racontait à leur propos des histoires de calimordants (leur manière à eux de nommer les crabes et de pérorer le français quand ils revenaient au pays et qu’ils étaient débarqués de ces Boeing 747 où on vous traitait presque comme un bétail ou une cargaison), plus tard on les appela des Négropolitains, ils en revendiquèrent parfois l’appellation, et la question se posa donc, à quoi nul ne porte réponse, de ce qu’ils sont en vérité.
Commenter  J’apprécie          470
J'appelle Tout-monde notre univers tel qu'il change et perdure en échangeant et, en même temps, la "vision" que nous en avons. La totalité-monde dans sa diversité physique et dans les représentations qu'elle nous inspire : que nous ne saurions plus chanter, dire ni travailler à souffrance à partir de notre seul lieu, sans plonger à l'imaginaire de cette totalité. Les poètes l'ont de tout temps pressenti. Mais ils furent maudits, ceux d'Occident, de n'avoir pas en leur temps consenti à l'exclusive du lieu, quand c'était la seule forme requise. Maudits aussi, parce qu'ils sentaient bien que leur rêve du monde en préfigurait ou accompagnait la Conquête. La conjonction des histoires des peuples propose aux poètes d'aujourd'hui une façon nouvelle. La mondialité, si elle se vérifie dans les oppressions et les exploitations des faibles par les puissants, se devine aussi et se vit par les poétiques, loin de toute généralisation.
Commenter  J’apprécie          380
La jeune fille avait du courage: elle marcha toute la nuit parmi les ombres affolantes, sans entendre les chiens (ou les engagés qui empruntent la forme des chiens, courent la campagne, volent, effrayent, s'amusent d'autrui), sans entendre le bruit multiplié de sa propre marche dans la splendeur noire, sans rien entendre qu'en son cœur un silence encore étonné, un silence qui avait pris corps et qui était maintenant l'âme sans âme de sa chair. C'était une fixité étrange dans la nuit..
Commenter  J’apprécie          272
On ne peut vaincre ni dépasser le prosaïque en demeurant dans la caverne du prosaïque, il faut ouvrir en poétique, en décroissance et en sobriété. Rien de ces institutions si arrogantes et puissantes aujourd’hui (banques, firmes transnationales, grandes surfaces, entrepreneurs de santé, téléphonie mobile…) ne saurait ni ne pourrait y résister.
Commenter  J’apprécie          250
La forêt subitement hurle à la vie. Les étoiles, rôdeuses, envahissent les écluses. Vivante ô vivante, reine. Tes pieds vont le chemin, manguiers abandonnés. Ta peau retournée est un labour rouge. Vivante,
ô vivante mon matin de prairie toi ma nuit de prairie violée au combat des taureaux. Tu as glissé dans l'eau les halètements de ta silhouette coupée de verre. Au gué la plage noire le sable noir des caresses. Dans l'astre bel astre de tes mains. Tranquille battue d'aurores dans la nef incendiée de tes rêves, et ta voix de splendeur clamée, d'ivraie mêlée à l'ivraie: je suspends l'orage au reposoir de tes lèvres.
Ah soudain
la peur d'être deux
dans la beauté.
L'éclair de toi la chevelure des neiges l'éclair de toi air et amour entrelacés. Toi serpente et labourée. Moi, écume de tes pas.

(Extrait de "Éléments")
Commenter  J’apprécie          249
Edouard Glissant
Des mages vont, qui mâchent l'herbe et de soja…


Aux trés surit la hâte de six mangues mélaissées
Elles ont, ban aveugle, en leur firmament mis
Les désastres les morts la turbulence le charroi
De Terre qui surgit en ses criées.

Comme savon lassé de tourner dans sa parenté
Un pan d'écume en ces dalots a fait mémoire
Quand les pavés vaquent aux bancs qu'ils ont nommés.

Avons luné nos fourniments
Imaginé que nous ondoie, levé à la voierie ardente
Quel soleil, qui n'osait en la fosse d'aucun igname ?

Ô non données, ô improbables, lacs.
Commenter  J’apprécie          220
Le capitalisme contemporain réduit la part salariale à mesure qu’il augmente sa production et ses profits. Le chômage est une conséquence directe de la diminution de son besoin de main-d’œuvre. Quand il délocalise, ce n’est pas dans la recherche d’une main-d’œuvre abondante, mais dans le souci d’un effondrement plus accéléré de la part salariale. Toute déflation salariale dégage des profits qui vont de suite au grand jeu welto de la finance.
Commenter  J’apprécie          210
Ensuite, il y a la haute nécessité de comprendre que le labyrinthe obscur et indémêlable des prix (marges, sous-marges, commissions occultes et profits indécents) est inscrit dans une logique de système libéral marchand, lequel s’est étendu à l’ensemble de la planète avec la force aveugle d’une religion.
Commenter  J’apprécie          180
Edouard Glissant
La frontière est cette invitation à goûter les différences.
Commenter  J’apprécie          190

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Edouard Glissant (295)Voir plus

¤¤

{* *} .._..