Saisons
TENTATIONS
à Paul Mayer
Lassos vous nous quittez dans le jour blanc plus blanc que neige
de l’été
Aveugles sur vos corps où vont les rêves d’autrefois, voici que
vous nouez le sel à tant d’orages délacés
Si c’est amour les mots s’embrasent se déchirent vous errez
Pour vous l’amour enfreint le ciel et vous n’avez que profondeurs
Et vous n’avez que grottes et falaises pour vos corps désespérés
Si c’est labour vous demeurez vous êtes neige sous l’écorce
Que dites-vous quand vous dormez sous l’épaisseur et dans
la fibre
Qui nous inquiète et nous ravisse tellement ?
Ou bien n’êtes-vous plus que des fantômes habités d’impurs
sillages
Ou n’êtes-vous lassos que de vous-mêmes, à nous meurtrir
et nous tenter ?