AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Charybde2


Sophie est assise à la table de sa cuisine. Qui est à la fois table à penser, à lire et à manger. Elle veut réfléchir à ce qu’elle doit faire. En matière Ithaca. En matière Sibérie. Y voyager maintenant avec Robert, c’est exclu, voilà au moins qui est clair. Et pourtant quelque chose continue de l’attirer là-bas ; alors en été ? Pour cela, il lui faudrait laisser partir ses enfants en Alaska. Où n’importe où, là où Jeff les voudra. Cela signifie aussi de devoir oui pour le Noël à Ithaca. Et pourquoi pas ? se dit-elle. Bien obligée de s’avouer que c’est la jalousie qui la retient, rien d’autre. La crainte que ses enfants chéris préfèrent décorer leur arbre de Noël chez Jeff. Et chez sa nouvelle femme. Les enfants chéris sont au lit. Elle les entend s’agiter. Chuchoter. Ils ne se calmeront pas de sitôt. Donc pas de bistro. Alors qu’elle aurait tant besoin de voir Robert, de discuter avec lui de… De quoi au fait ? Comment lui dire ce qu’elle devrait lui dire ? Quand pour elle-même ce n’est pas clair. Qu’elle ne sait en quelle langue lui parler. Un étranger. Elle ignore jusqu’à son nom. S’il est Mischa Perm ou Robert X. L’un comme l’autre ou ni l’un ni l’autre. S’il est vrai que Mischa Perm est mort… Ce qui bien sûr peut être vrai sans l’être. Par exemple si Robert, ou peu importe son nom, s’était séparé de l’auteur de En route vers Okhotsk en le déclarant mort, clôturant ainsi le chapitre. Une fois pour toutes, ou à son gré. De toute façon, il reste celui qui était à Okhotsk. Sous quelque nom que ce soit. Il était deux avec lui-même et d’un coup ça lui a fait trop, pense Sophie. Comme si on pouvait se séparer de son ombre. Surtout quand on ignore qui de qui est l’ombre.
Commenter  J’apprécie          00









{* *}