Disons que j'ignore si j'ai vu dans ce roman (en dehors des faits relatés) tout ce dont parle la quatrième de couverture (je ne connais pas
Enrique Vila-Matas, mais au moins je savais en gros où se trouvait Okhotsk) (là-bas là-bas, à l'est, la Sibérie, bref) mais peu importe, pour moi l'essentiel est que j'ai pris un extrême plaisir à cette lecture, à découvrir une auteur inconnue, une écriture filée passant avec fluidité d'un personnage à l'autre, d'une réflexion intérieure à un dialogue et réciproquement, sans séparation et sans se perdre.
Les personnages? Peu nombreux, Sophie la libraire, divorcée de Jeff, resté aux Etats Unis, son patron et oncle, ses deux enfants; Robert, alias Mischa Perm, auteur de
En route vers Okhotsk (en vente -le livre- dans la librairie de Sophie); Otto rêvant d'Okhotsk, Sophie on ne sait plus, quant à Thérèse, ma foi... En tout cas, tous sont sympathiques, flous et précis à la fois (si!), se croisent, se trouvent, se perdent. Et Okhotsk? En tout cas il est question d'y aller. D'y arriver, c'est un autre problème. Mais chacun va cheminer, c'est sûr.
"Pour qu'il sache où il en est... Ne serait-ce qu'avec elle; lui qui n'a pas la moindre idée d'où il en est avec lui-même, ne sait pas vers quoi il va."
"Un rien de lichen jaune sur un rocher peut être aussi ancien qu'une forêt, et en le piétinant, tu détruis des années, des décennies, des siècles de croissance."
"Tourner rond: il n'a encore jamais réfléchi à ce que ça voulait dire; rien à voir avec le fait de tourner en rond, dans la vie, dans ses pensées ou sur un tour de potier. Au contraire, tourner rond signifierait plutôt filer droit, arrondir les angles et agir non pas selon ce qu'on estimera juste soi-même, mais selon ce que les autres estiment juste. Il y a donc avantage à ne pas tourner rond, si cela implique de refuser les compromis grâce auxquels chacun, chacune s'acoquine au monde."
Beaucoup aimé.
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