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Citation de SZRAMOWO


La poésie est ce qui mérite d’être traduit.
Par exemple, ce poème de quatre vers, vieux de 1 200 ans : une montagne, une forêt, le soleil couchant qui illumine un carré de mousse. C’est un fragment de chinois littéraire qui n’est même plus prononcé comme son auteur l’aurait dit ; immuable, il restera à jamais inséparable de sa langue.
Et pourtant, quelque chose en lui l’a poussé à mener une vie nomade : s’insinuant dans la tête des lecteurs, exigeant de la compréhension – mais toujours dans les conditions propres au lecteur – suscitant une réflexion, obligeant parfois à écrire dans d’autres langues. La grande poésie vit dans un état de perpétuelle transformation, de perpétuelle traduction : le poème meurt quand il n’a plus d’endroit où aller.
Les transformations qui prennent forme sur papier – et non dans la tête des lecteurs – qui prennent le nom formel de « traductions », deviennent des êtres à part entière, qui entreprennent leurs propres errances. Certaines vivent longtemps et d’autres pas. De quelle sorte de créatures s’agit-il ? Que se passe-t-il lorsqu’un poème, autrefois chinois et qui est toujours chinois, devient un poème anglais, espagnol, français ?
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