Je m'enfonce dans ce piège, dans cette orgie végétale qui semble avoir englouti la Waki. Les aiguilles de Kijun boumaka, aux trompeuses fleurs jaunes identiques à celles du mimosa, me déchirent la peau, les lianes m'étranglent et chaque branche secouée déverse dans ma pirogue son lot d'insectes plus ou moins douloureux : araignées, fourmis, chenilles, termites. Bientôt, je pagaie sur l'arche de Noé, à la seule différence qu'aucune de ces sales bêtes ne m'est reconnaissante, et que je n'ai aucune envie de les sauver.