Citation de mamansand72
Vois-tu, ma Lou, comme tu as été la première à le comprendre, j’ai eu bien du mal à admettre qu’à mon âge avancé, je puisse vivre une nouvelle histoire d’amour. Mais je dois aujourd’hui l’admettre, quoiqu’il m’en coûte vis-à-vis de Papouche et de ma fidélité à son souvenir.
Ecrire cela, mon adorable et unique petite-fille, na va pas sans un certain malaise, mais il vient un moment où l’on doit affronter la vérité sans la fuir, n’est-ce pas ? Pas question de te mentir à toi dont le regard limpide m’a toujours témoigné une si grande confiance et apporté tant de courage ! Si jamais je continuais à faire l’autruche, tu pourrais bientôt ajouter une belle plume à ta collection !
Tu vois, je tente encore de plaisanter mais je ne peux te le cacher plus longtemps et tu me comprendras mieux que quiconque : vivre un dernier amour est aussi important que vivre le premier. Et je me sens, comme toi, profondément bouleversée : bouleversée avant de rencontrer William Hasler, bouleversée quand je le rencontre, bouleversée après l’avoir quitté. Bou-le-ver-sée !
Bref : l’existence de « W.H » (nom de code !), remet profondément ma vie en question. Je n’ai jamais connu d’homme qui m’émeuve ainsi, ni ressenti ce sentiment de douceur, d’abandon et de tendresse mêlés.
Voilà, c’est dit. Qu’en penses-tu ? Cela ressemble à de l’amour, même si cela n’a rien de comparable avec ce que j’ai vécu pendant plus de quarante ans auprès de ton grand-père. C’est à n’en pas douter, l’un des plus beaux, l’un des derniers cadeaux que m’offre la vie. Refuse-t-on un cadeau ?
Ma grande petite Lou, ce qui m’arrive est tellement inattendu, tellement merveilleux ! .. ; Toi qui me reprochais d’invoquer mon âge à tout bout de champ, figure-toi que j’ai du mal à présent à en sentir la réalité. Ce n’est bien sûr qu’une illusion, mais je me sens toute neuve, inaccessible aux griffes du temps et, qui sait, peut-être même prête à accepter tes conseils en matière vestimentaire !
Je me rends compte en écrivant ces lignes, à quel point, dans mes dernières lettres, je me suis montrée préoccupée de ma personne et je m’en excuse. Quand je pense que c’est toi qui m’as aidée à y voir clair alors que moi, je n’ai été qu’un piètre soutien au sujet de ton Alexandre-Sacha ! C’est toi, ma lumineuse Ludmilla, qui as su deviner mes sentiments (comme le nez de Cyrano au milieu de ma figure, et malgré la poudre ! …)
Ma petite-fille chérie et unique, dans peu de jours, je t’attendrai à la descente du train. Ce sera comme chaque fois un grand bonheur de voir ta petite main s’agiter la première dans la foule. J’espère que ton voyage de retour de colo se sera bien passé. Que tu pourras revoir Qui-tu-sais si tu le désires. Que tu en sauras plus sur la nature de ses sentiments. Quoi qu’il arrive, préserve ton amour nouveau comme un bouton de rose.
Je te serre contre mon cœur, fort.
Ta folle grand-mère qui t’adore.
Thelma, Mamouchka pour toi.
Ecrire cela, mon adorable et unique petite-fille, na va pas sans un certain malaise, mais il vient un moment où l’on doit affronter la vérité sans la fuir, n’est-ce pas ? Pas question de te mentir à toi dont le regard limpide m’a toujours témoigné une si grande confiance et apporté tant de courage ! Si jamais je continuais à faire l’autruche, tu pourrais bientôt ajouter une belle plume à ta collection !
Tu vois, je tente encore de plaisanter mais je ne peux te le cacher plus longtemps et tu me comprendras mieux que quiconque : vivre un dernier amour est aussi important que vivre le premier. Et je me sens, comme toi, profondément bouleversée : bouleversée avant de rencontrer William Hasler, bouleversée quand je le rencontre, bouleversée après l’avoir quitté. Bou-le-ver-sée !
Bref : l’existence de « W.H » (nom de code !), remet profondément ma vie en question. Je n’ai jamais connu d’homme qui m’émeuve ainsi, ni ressenti ce sentiment de douceur, d’abandon et de tendresse mêlés.
Voilà, c’est dit. Qu’en penses-tu ? Cela ressemble à de l’amour, même si cela n’a rien de comparable avec ce que j’ai vécu pendant plus de quarante ans auprès de ton grand-père. C’est à n’en pas douter, l’un des plus beaux, l’un des derniers cadeaux que m’offre la vie. Refuse-t-on un cadeau ?
Ma grande petite Lou, ce qui m’arrive est tellement inattendu, tellement merveilleux ! .. ; Toi qui me reprochais d’invoquer mon âge à tout bout de champ, figure-toi que j’ai du mal à présent à en sentir la réalité. Ce n’est bien sûr qu’une illusion, mais je me sens toute neuve, inaccessible aux griffes du temps et, qui sait, peut-être même prête à accepter tes conseils en matière vestimentaire !
Je me rends compte en écrivant ces lignes, à quel point, dans mes dernières lettres, je me suis montrée préoccupée de ma personne et je m’en excuse. Quand je pense que c’est toi qui m’as aidée à y voir clair alors que moi, je n’ai été qu’un piètre soutien au sujet de ton Alexandre-Sacha ! C’est toi, ma lumineuse Ludmilla, qui as su deviner mes sentiments (comme le nez de Cyrano au milieu de ma figure, et malgré la poudre ! …)
Ma petite-fille chérie et unique, dans peu de jours, je t’attendrai à la descente du train. Ce sera comme chaque fois un grand bonheur de voir ta petite main s’agiter la première dans la foule. J’espère que ton voyage de retour de colo se sera bien passé. Que tu pourras revoir Qui-tu-sais si tu le désires. Que tu en sauras plus sur la nature de ses sentiments. Quoi qu’il arrive, préserve ton amour nouveau comme un bouton de rose.
Je te serre contre mon cœur, fort.
Ta folle grand-mère qui t’adore.
Thelma, Mamouchka pour toi.
