Je lève le fardeau de mon cœur trop pesant,
Comme Electre jadis son urne sépulcrale,
Et, les yeux: sur tes yeux J'en verse sur la dalle
Les cendres à tes pieds. Vois l'amas grandissant.
Quel monceau de douleurs était en moi gisant !
Et de quel sombre feu, sous cette cendre pâle,
Luisent quelques tisons ! Si dans la nuit fatale
Ton pied les plonge, avec dédain les écrasant,
Peut-être est-ce le mieux. Mais veux-tu près de moi
Attendre que le vent souffle sur cette cendre ?
Alors tous ces lauriers qui te couronnent roi,
Cher aimé, ne sauraient assez bien te défendre
Pour qu'un fragment ardent ne puisse redescendre
Et brûler tes cheveux. Donc, pars ! Éloigne -toi.