La muraille, le symbole urbain le plus ancien et familier, manque en effet ici. Quand les autres agglomérations entretiennent plus ou moins bien leurs fortifications, les agrandissent à plusieurs reprises durant les siècles de la croissance médiévale, rien de tel à Venise. Et les chroniqueurs remarquent ce défaut vénitien qui, à être ainsi singulier, devient admirable. « Il n’y aucune muraille autour de la cité ni portes qui se ferment la nuit et on n’y fait pas la garde, comme dans les autres villes de peur des ennemis.» « Venise n’eut jamais de murs… et son site et les conditions de sa naissance paraissent plus admirables que tous les remparts.»