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Citation de llyza


— C’est à la guerre que vous avez appris cela ?
L’homme m’adressa un regard intense.
— Il faut toujours connaître son ennemi, dit-il simplement.
Puis, rajustant ses mains autour des paquets :
— Vous vous occupez des prisonniers, c’est cela ?
Comme j’approuvais d’un signe de tête, il poursuivit :
— Y en aurait-il un nommé Simus ?

Je ralentis le pas, mais trop tard. Avant que j’aie eu le temps de comprendre ce qui m’arrivait, je fus poussée dans une allée déserte et projetée contre le mur sans ménagement. Puis une large main se posa sur mes lèvres. Les paquets étaient tombés sur le pavé, éparpillés.

Combien de fois m’avait-on avertie ? À maintes reprises, Anna, Eln, Remn et les autres m’avaient prévenue que, seule et sans escorte, je risquais d’être agressée sur le marché. Je ne les avais jamais crus, persuadée que je saurais toujours appeler, me battre ou m’enfuir si quelqu’un avait l’audace de s’en prendre à moi. Hélas ! L’homme plaqué contre moi était un roc. Massif et puissant, il me serrait contre lui à m’étouffer, sans même paraître remarquer que je me débattais comme une tigresse pour lui échapper.

— Du calme. Je ne vous veux pas de mal, murmura-t-il à mon oreille d’une voix rocailleuse qui me donna le frisson.

Je parvins à maîtriser mes réflexes et m’immobilisai. À quoi bon m’agiter ? Je ne pourrais m’en aller que lorsqu’il en aurait décidé ainsi. Étant donné l’endroit où nous nous trouvions et l’attitude de l’homme, je n’avais aucune raison de me fier à ses paroles. Et pourtant, je le crus. Étrangement, non seulement je n’avais pas peur, mais j’éprouvais un curieux sentiment de bien-être. Il me semblait que je n’avais jamais été aussi vivante. Comme si mon corps s’éveillait après un long sommeil, et que ma peau s’agitait de doux frémissements.

L’homme m’écrasait littéralement contre la muraille, ses lèvres n’étaient qu’à un pouce de mon oreille. À travers mes vêtements, je percevais la chaleur qui émanait de son corps puissant. Était-ce cela que l’on éprouvait lorsqu’on… ? Je fus arrachée à mes rêveries par le son de sa voix, âpre et menaçante.

— Répondez à mes questions et je ne vous ferai pas de mal.
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