Emil Alzamora

L'humain dans tous ses états, suspendu, étiré, allongé, agenouillé, grossi, momifié, empilé, aplati, craquelé, contorsionné, fleuri, imprimé, transpercé, dépiauté… Emil Alzamora sculpte avec une créativité renversante un être humain dont il ne cesse de démontrer la potentialité inouïe de sa chair, de sa peau, de sa structure et de ses émotions.

L'humain dans un temps lui aussi distordu, dans un espace qu'il occupe de ses bras démesurés, l'humain précaire en équilibre précaire, l'humain capté, cravaté, prisonnier, évadé, revenu, toujours là, laborieux, pensif, triste, inquiet, reposé, bâillonné, serein, sans visage, dévisagé, défiguré, transfiguré, enfant, adulte, homme, femme, en famille, à deux, enlacés, tendres, intriqués, tout à la fois ; voir les anfractuosités de son crâne où croît l'inattendu, pour mieux sonder ses rêves et ses tempêtes, celles de son corps pour deviner ses élans intimes : l'humain depuis le dedans et soudain le voir du dehors.

L'humain sous toutes les coutures et dans toutes ses dimensions, de toutes les matières, si humainement humain, si durement fragile, si facilement rompu, si impérieusement droit, si debout, si assis, si vouté qu'il en devient presque imaginaire et presque imaginé, comme perpétuellement en cours de création.

— Avec une mention spéciale pour ses sublimes sculptures aux bras démesurés, si longs qu'ils défient la perspective et pourraient tout prendre, tout désirer, tout embrasser et même mesurer le monde ; bras si inoffensivement ballants qu'ils ne savent plus que faire d'eux-mêmes ; et qui me séduisent démesurément.
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