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Citation de Pibook


L’exode de Paris, 1940 … (histoire d’un viol)

« Écoutez… on s’était promis de ne prendre personne, mais on peut faire une exception… Profitez-en pendant qu’il nous reste encore une goutte d’essence… »
Je leur ai dit que je n’avais pas d’argent. […] « Nous ne sommes pas des mufles au point de faire payer une femme épuisée. » J’ai bafouillé un vague remerciement. Un groupe m’a tout à coup bousculée… J’ai vacillé.
« Allez, montez avant de vous évanouir ou de vous faire piétiner ! La course est gratuite… »
Il m’a de nouveau offert son sourire. Un sourire amical, chaud et sucré comme un beignet de fête foraine.

La fourgonnette bleue n’est jamais allée jusqu’à Chartres. […] Ils m’ont frappée et allongée sur la table. […] Ils m’ont fouettée de mots répugnants. […] Ça a duré longtemps.

Lorsque les prédateurs ont eu leur ration de viande, ils sont partis […] Je suis restée couchée sur la table, j’ai laissé venir la nuit. J’ai laissé les ténèbres poser leur voile sur mon corps nu et troué, cacher le sang impur entre mes jambes. J’ai laissé les larmes laver mon visage de gentilles larmes, rondes et consciencieuses, bien appliquées à nettoyer l’ordure. (p. 119-120)
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