Dans le brouillard des vagues, des éclaboussures d'argent,
Des couleurs d'émail effacées!...
Que j'aime les matinées d'automne,
Leurs caresses tendrement irrévocables!
Que j'aime l'écume sur le rivage,
Inquiète et blanchissante...
Ici, aussi longtemps que le ciel est plein d'ardeur,
Je conserve jalousement ce vestige de journées nébuleuses.
Or, par là, quelque part dans le feu, s'agitent
Des Moi comme moi-même sans ombre et sans nom,
Et un jeune inconnu,
Pour moi, perd sa vie dans l'angoisse.
(Innocent Annenski, Le coffret de cyprès)