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Citation de hcdahlem


INCIPIT
Le fleuve de mon père 
Il y a d’abord une femme. Elle a la cinquantaine, l’âge où la vie nous fait une pirouette et casse les rêves que nous avions pour nos parents vieillissants. Des rêves de fin de vie chez eux dans leur maison, avec leurs enfants pas loin.
À ses côtés, il y a une dame âgée. Ce peut être sa mère. En tout cas, c’est elle qui reste ici. De celle-ci je n’ai pas de visage, juste une silhouette vue de dos. Une femme voûtée mais pas tant que ça, qui marche à petits pas certes, mais qui marche. Et ma question à l’esprit: Déjà? Ne pouvaient-elles pas attendre encore? Est-ce obligatoire maintenant? 
Elles sont dans le jardin, viennent de quitter de larges fauteuils sous le tilleul, l’après-midi de printemps touche à sa fin. De quoi parlaient-elles? Parlaient-elles seulement? La quinquagénaire regarde alentour, ses yeux voient les personnes âgées assises, là, elles aussi, à respirer le printemps. Mais elle, elle ne voit personne. Comme une libellule, son regard se pose sur l’un. Et repart sur l’autre, encore et encore, sans se fixer. La libellule s’est posée sur mes parents mais n’a rien fixé. 
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