Ouvrage très intéressant sur la relativité du dégoût, les mécanismes de défense et surtout le jeu social se déployant pour le distribuer et le hiérarchiser. Les témoignages des services sont édifiants. Le traitements des "morts mal mort" par le service funéraire municipal est révélateur de la présence constante du dégoût chez l'être humain. On ne s'habitue jamais, on s'en défend mieux, sans plus.
L'humour vient au premier plan des voie de sortie face aux odeurs pestilentielles des cadavres décomposés, l'usage des gants se révèle d'une grand richesse épistémologique, on sort surpris de l'ouvrage. D'autant que le propos vise à dépasser le somatique pour en découvrir l'usage social du dégoût, nous ne sommes pas dégoutés des mêmes choses en fonction de notre culture, de l'objet du dégoût et de notre position sociale.
L'opus intéressera les sociologues dans ses analyses et le lecteur lambda dans ses témoignages. Le sujet était osé et rarement abordé, c'est incontestablement le mérite de l'auteur...
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