Emmanuelle Bonneville-Baruchel

Je viens de terminer ce bel ouvrage et j'en suis fort aise.

Car je ressens un malaise depuis que je l'ai commencé, voire une angoisse certaine. Normal, me direz-vous, ça remue. Oui, surtout quand on est tombé dedans tout bébé. Ça remue.

Livre bouleversant qui traite des P.T.R.P. (Pathologie des Traumatismes Relationnels Précoces), qui a su me toucher, et surtout, je loue les efforts de l'auteure d'avoir essayé au maximum de traiter ce sujet ô combien douloureux de ces enfants soumis à un stress permanent dès les premières années de leur vie, et cela avec avec simplicité. Alors non, ce n'est pas un livre truffé de jargon psychanalytique (quoique heureusement qu'à certains moments j'avais le dictionnaire de Pontalis à portée de main), mais ce n'est pas non plus un livre de vulgarisation. Je dirais que c'est entre les deux. Mais en tout cas passionnant.

Plus les traumatismes sont répétés, plus l'enfant sera atteint, plus ils adviennent tôt dans la vie du tout petit (période archaïque, avant la parole), c'est catastrophique ! Ces enfants sont condamnés, sans prise en charge sérieuse et pérenne, à être des adultes souffrants, des adultes qui pourront reproduire avec leurs propres enfants. Et ils iront vers des relations délétères, toxiques. Ils connaissent mieux le malheur que le bonheur, alors ils vont vers ce qu'ils connaissent. Imparable.

Des adultes intolérants à la frustration, et des malades psy chroniques.

J'ai appris de nouveaux termes ; agonie psychique, l'infans, MIO (modèles internes opérants).

La toute petite enfance doit être protégée, très tôt, durablement. Plus la prise en charge est rapide, mieux l'enfant a une minime chance de s'en sortir. Mais les autres ? Ceux qu'on ne voit pas, qu'on entend pas, que la souffrance et l'angoisse ont tout brisé, les invisibles, les souffrants, les malheureux, les désespérés, car oui, on peut être désespéré tout bébé.

Et oui, le désespoir n'a pas d'âge.

Il faut éduquer les parents cela devient urgent. Certains cas évoqués sont à la limite du soutenable tant les traumas sont profonds, tenaces, répétés et majeurs.

J'aurai aimé que l'auteure puisse nous donner des nouvelles de ces enfants en ruine, délabrés, mortifères, accablés de pulsions de mort, angoissés à l'extrême.

Que sont ils devenus, s'en sont ils sortis ? Et par quels moyens ? Une petite note d'optimisme n'aurait pas été de trop.

J'ai eu beaucoup de difficultés à écrire cette critique.

Ça a remué beaucoup de choses en moi.

Et pour cause, j'ai été l'un de ces bébés.

J'aurai pu m'appeler, comme ces petits patients, Marie, Lucie ou Irène (cas cliniques évoqués dans l'ouvrage).

J'ai visiblement eu "de la chance".

Tous ne l'ont pas eu. Cette chance.

Pour terminer, livre très instructif, très intéressant. Lecture de temps à autre un peu ardue, mais globalement facile à lire. Pas trop technique.

Madame Bonneville Baruchel, merci pour cet ouvrage.

Sincèrement.

Les traumatismes relationnels précoce est en effet un livre très intéressant. Étant éducatrice en formation en mecs avec des jeunes de 11 à 15 ans j’y retrouve beaucoup de similitudes, ça me permet d’élargir mes connaissances de mieux comprendre. Il permet de donner des axes de travail. Mais en ce moment je reste déçu des livres dans le social car ils sont souvent vieux et ça se ressent beaucoup, certaines choses ne sont plus vraiment d’actualité ou du moins des études sont désormais plus poussées. Et ça a rendu ma lecture longue, j’étais essoufflé à la fin et surtout je n’ai pas trouvé le livre facile. Je ne le recommande pas