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Citation de SZRAMOWO


Norma Cots est une femme dont on a toujours pu dire qu’elle était grande, belle et fière. Elle est née en Algérie, a grandi entre les quartiers de Bab El Oued à Alger et des Cinq-Avenues à Marseille. C’est au Palais du Pharo, en faculté de médecine, qu’elle a rencontré son futur époux, un jeune homme gai et dynamique auprès de qui vivre s’est révélé être d’une délicieuse simplicité. Norma a été surprise par cet amour. Son cœur s’est emballé alors même qu’elle était décidée à ce qu’il se tienne à carreau.

Pour Monsieur et Madame Cots, surtout pour Monsieur, envoyer Norma faire ses études au Pharo, c’était lui assurer un avenir. Épouser un médecin, est-ce qu’un père pouvait rêver mieux pour sa fille en 1954 ? Monsieur Cots, lui, ne pouvait pas.

La jeune fille n’était pas du tout enthousiaste à l’idée de faire de longues études et elle avait à peu près autant en horreur la vue du sang que la perspective du mariage. Mais, conformément aux lois du destin qui veulent qu’il n’en fasse qu’à sa tête, Norma trouva en faculté tout à la fois un mari et une vocation.

Voyons cet instant où elle comprit qu’elle venait de tomber amoureuse de Philippe Toulemonde : elle est en train de grimper les escaliers qui conduisent à sa salle de cours. Elle a parcouru la moitié du chemin et se trouve au niveau de la quinzième marche, disons, pour être précis, entre la quinzième et la seizième.
C’est par les rotatives de sa presse intérieure qu’elle prend connaissance de l’information. Celle-ci fait les gros titres de chaque une. Il n’y a pas de place pour le doute. Norma Cots aime Philippe Toulemonde ! Norma Cots enfin amoureuse ! Demandez les nouvelles ! Le petit vendeur de journaux toujours sur la brèche dans l’imaginaire de Norma est sur¬excité.

Norma reçoit le message comme la révélation qui va changer sa vie. Elle survole seulement l’article qui n’a pas grand-chose à lui apprendre, a un sourire entendu et reprend son ascension. À la dix-septième marche, elle a tout compris, à la dix-huitième, elle est d’accord, à la dix-neuvième, elle plisse de plaisir ses beaux yeux sombres en prévision du jour où elle présentera Philippe à Père et Mère.

Un dimanche de mai 1955 fut choisi pour les présentations. Au soir de cette journée, il ne serait plus jamais considéré chez les époux Cots que comme le dimanche de la Grande Contrariété. Les parents de Norma ne désiraient que le bonheur de leur enfant. Le problème vint du fait qu’ils en avaient une conception.

Au matin pourtant, tout se présentait bien…
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