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Citation de horline


Au fil des années, à force de les voir passer chaque nuit dans mes rêves, j’ai associé ces quatre jambes sauvages et familières à ce qui, dans l’amour, est de l’ordre de la forêt abrupte et nécessite un isolement vertical, des arbres hauts, un lac…
Et puis aussi, au fil des années, voyant nuit après nuit ces jambes passées dans mes rêves, je leur ai évidemment aggloméré d’autres choses encore. Au fur et à mesure j’ai aggloméré à ces jambes la manière que nous avons d’être intraitables, notre précieuse réserve de récalcitrant, notre répulsion pour le monde social. J’ai cristallisé dans ces jambes, dans cette nature silencieuse et ce lac, notre violence qui ne veut pas se restreindre, notre irrationnel primitif qui pouffe et qui ricane, notre corps qui ne veut pas mourir, ne veut pas obéir, notre itinérant qui ne veut pas vivre en société, ne veut pas se plier aux lois, refuse de payer la taxe de séjour.
[...]
Il y a en nous une tension poétique, un désir féerique d’exister seuls dans l’absolu, de vivre isolés, à deux ou en micro-unités, environnés de nature ; bref, tout ce genre de sentiments qu’on pourrait appeler belles jambes sèches, musclées, récalcitrantes, qui la nuit nous claironnent le rappel.
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