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Citation de enzo92320


(p.40)

Pour démontrer que les humains restent férocement attachés à leur première impression, le psychologue David Rosenhan a mené une expérience risquée mais efficace : imité par une douzaine de complices, il s’est fait interner de son plein gré en hôpital psychiatrique, affirmant qu’il entendait des voix et avait besoin de soins. Chacun des douze membres de l’équipe avait la même mission : une fois diagnostiqué et interné (chacun dans un hôpital différent), il devait se comporter tout à fait normalement, expliquer qu’il n’entendait plus de voix et manifester le désir de quitter l’établissement.

Croyez-le ou non, mais sortir d’un établissement psychiatrique quand on est parfaitement sain d’esprit n’est pas chose facile : malgré le comportement normal des chercheurs, les séjours d’internement ont duré dix-neuf jours en moyenne, le plus long atteignant cinquante-deux jours, soit plus de sept semaines !

En bonus, chacun des cobayes est ressorti avec un dossier médical marqué au fer rouge : onze d’entre eux ont été diagnostiqués schizophrènes et le douzième, maniaco-dépressif en rémission. Ainsi, indépendamment d’un état de santé classique, ils ont tous reçu un diagnostic personnel et définitif sur la base de symptômes inventés le temps d’une consultation pour se faire admettre à l’hôpital.

Plus surprenant encore : les chercheurs se sont aperçus que tout le monde n’était pas dupe de leur petit jeu. Plusieurs personnes ont remarqué qu’ils prenaient continuellement des notes et avaient un comportement quotidien parfaitement normal, au point de leur demander s’ils étaient journalistes ou professeurs. Or, ces personnes n’appartenaient pas au corps médical mais aux « vrais » patients ! À l’inverse, aux yeux du personnel de l’hôpital, la prise de notes était précisément perçue comme un symptôme de leurs troubles mentaux… sans que personne ait jamais pris la peine de vérifier ce qui était écrit dans leurs carnets !
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