Car ce n’est pas demain
que je peux prétendre moi le fils
à mieux ou autre chose
de mon père manœuvre,
de sa généreuse obscénité
lui qui me torturait avec délicatesse
lui et sa continuelle menace de me tuer
si je parlais à quelqu’un ;
c’est regarder la vie
à hauteur de chien :
moi, incarnation du néant
première mort
dernière leçon.
Papa, brûle-moi encore
avec tes cigarettes,
mes blessures ce refuge
où aller mieux,
les larmes aux yeux
je te regarde et t’implore :
dis-moi que ton dernier mot
sera un mot d’amour.