CERTITUDE
Puisque tu me cèdes la parole, je dis :
Rien n’appartient jamais à personne. Et pourtant
ah ! Comme tous, tous nous nous acharnons
à retenir, à posséder ceci, cela.
Personne n’appartient à personne, ni les enfants.
Ni l’amour le plus proche, ni le plus lointain.
Et pourtant, quelle fougue en nos baisers ! Et quel ravage
pour notre corps qui se calcine en s’y livrant !
Lui, qui me le jurait, le savait bien.
ll n’avait rien à lui, je n’avais rien à moi,
et nous étions maîtres encore de l’infini…!
Nous ne possédions lui et moi que cette idée
dévorante et lancinante de certitude :
Personne n’appartient à personne sauf s’il le veut !
ANGEL A VALLE 1920
Honduras
traduit de l’espagnol par Claude Couffon