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Critiques de Eric Mansfield (2)
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L'Oiseau du Paradis

Ce recueil poétique est léger et aérien ; léger comme l’oiseau vert de la couverture, aérien comme la sensation d’envol qui nous envahit à la lecture de chaque texte. J’ai vraiment été bluffée et transportée par cette écriture poétique : très belle découverte ! L’auteur nous offre ses pensées, comme déposées dans l’instant et nous entraîne dans le tourbillon du sentiment, de l’émotion, de l’amour et de la vie.



Ces poèmes, qui nous parlent d’amour, sont empreints de sensualité, à l’image, par exemple, du premier poème :



« […]

Belle de nuit

Mon amour

Mon bel amour

[…]

Je bois dans ton calice une verveine bien tiède

Et tu me revigores

En me demandant la racine de vie. »





Ils nous font également voyager à l’autre bout du monde, notamment en Martinique, où vit l’auteur : la mer, l’eau, le navire sont des éléments centraux au sein de la plupart des poèmes.

Tous les sens sont convoqués : on sent les fleurs et les fruits, on les goute, on entend la musicalité du poème et celle des sons évoqués et on se représente chaque élément dépeint comme un tableau fauviste.



Eric Mansfield aime également jouer de références littéraires, jouer avec les mots et la langue :



« […]

Qui ressemblerait à Lu

Lu comme ludique

Ou alors comme lubrique

Lune qui caresse le ventre des femmes

Les soirs de pleine lune »





Toutefois, comme pour tout texte poétique, on accroche ou on n’accroche pas. Pour donner une petite idée du style, on pourrait, dans une certaine mesure, rapprocher ces poèmes de ceux d’Aragon ou encore de Prévert : une poésie simple de l’amour et d’un certain merveilleux dans le quotidien ; un amour et un éloge de la beauté de la vie. Les textes sont tantôt en vers, tantôt en prose ; certains sont très courts (2 vers), d’autres légèrement plus longs (une petite page maximum), chacun occupe une page seule et n’a pas de titre.



Le seul point négatif en ce qui me concerne est la brièveté du recueil, j’aurai aimé lire plus de textes.


Lien : http://metamorphoses-de-psyc..
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L'Ecole du regard dans Les Yeux d'Elsa d'Ar..

Éric Mansfield, L’École du regard dans Les Yeux d’Elsa d’Aragon et dans Les Yeux fertiles d’Éluard. Essai, Éditions Thélès, 2008. 177 pages. 16,90 €.



Étude thématique de l’œuvre d’Aragon, Les Yeux d’Elsa, et de celle d’Éluard, Les Yeux fertiles, dans la déliquescence qui caractérise la France de l’époque et selon l’école du regard. Les Yeux d’Elsa constitue au sens symbolique une tentative de re-construction politique par la médiation d’un certain regard poétique. Aragon y rejoint Éluard dans la volonté d’éduquer le regard et d’en faire le réceptacle de la lumière dont la femme est le foyer.



Cette critique a été rédigée par Jean-Pierre BOCQUET (http://jpbocquet.canalblog.com ) pour le compte du site www.les agents-litteraires.fr, site de critique et d’analyse d’ouvrages de littérature.



Voici un essai qui n’implique ni érudition, ni maîtrise des arcanes surréalistes mais, plutôt, que le lecteur abandonne d’abord ses propres préjugés en matière d’analyse poétique. Des auteurs aux œuvres analysées, de l’École du regard au surréalisme, Éric Mansfield procède à la manière d’un bâtisseur qui rassemble peu à peu les matériaux, explique le maniement des outils et des techniques à utiliser pour ériger l’édifice, sélectionne les savoirs requis, trace l’épure et définit les principes généraux de l’architecture à l’œuvre.

Ainsi patiemment initié – et parfois fort pédagogiquement -, le lecteur peut alors le suivre dans les déclinaisons décisives qui s’instaurent entre l’écriture poétique et les jeux de miroirs de ce qui regarde et de ce qui est regardé. Et il semble en effet que l’œil soit omniprésent dans l’art surréaliste, incomparable source d’énergie qui réconcilie l’homme avec lui-même, l’ouvre à l’harmonie d’un cosmos, le rédime et lui permet de vaincre le temps et la mort quand il est celui de la femme aimée.

Un peu à la manière d’Éluard, Éric Mansfield donne à voir au lecteur ce qu’il n’a pas encore vu mais qu’à partir de là il verra lui aussi en opérant sa propre conversion du regard. Même l’abondante bibliographie critique et autres annexes qui accompagnent l’essai sont structurées de manière à ouvrir d’autres voies, d’autres vecteurs de recherche d’une « histoire des Regards dans la littérature » dont cet essai jette à sa manière les bases. Peu importe que l’image d’Aragon ou d’Éluard qui nous est ici proposée s’écarte parfois des discours reçus, ce qui compte c’est qu’il puisse un jour se parer du beau titre de précurseur… Malgré la rigueur de sa démonstration, il est pourtant resté fidèle à l’élan de deux immenses poètes du XXème siècle dont l’un a préféré Elsa au suicide et dont l’autre avoue à la femme aimée qu’elle lui a donné la vie. C’est sans doute parce qu’à l’instar d’Éluard et d’Aragon, qu’indéniablement il admire, Éric Mansfield n’oublie jamais dans son essai de donner « à la raison des ailes vagabondes ». Finalement, dans cette projection automatique de l’état existentiel qu’est la poésie, seule la force du regard peut arracher les poètes aux ténèbres où ils s’enlisent et ils se rendent à l’évidence que « le salut sera de rouvrir les yeux au monde à travers l’image visuelle de la femme ».



Alors, nous aussi, nous pouvons souscrire à l’essai en recourant à la formule d’Éluard : « Signe ce que tu approuves. » Nous approuvons, nous signons et s’il fallait mettre une note, nous attribuerions celle de 4,5 / 5.

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