Je descends d’une famille de portraitistes et de peintres de natures mortes. La sagesse familiale voulait que l’on peignît ce que l’on avait chez soi. La raison en saute aux yeux : ce que l’on a chez soi est ce que l’on connaît le mieux, que l’on peut étudier à loisir en en tirant des leçons, en le disséquant, l’analysant. On peut apprendre l’art du clair-obscur, de la couleur, de la composition, aussi bien à partir d’une pomme, d’un oignon ou de la familiarité de son propre visage que des fontaines de Rome ou des nuées d’orage vénitiennes.