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Critiques de Erik Kwapinski (30)
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La voie du Talion



Ce court roman aurait pu s'intituler "Tireur d'élite français", mais il faut avouer que ça sonne moins bien à l'oreille qu'un titre comme "American sniper", et ce n'est pas son réalisateur qui me contredira.

"... Taisho qui l'appelait à l'aide, cétait comme Clint Eastwood en train de pleurnicher ... assez inconcevable pour filer à son secours."

La voie du talion, c'est pas mal non plus.

 

Si le film évoquait la vie de Chris Kyle à son retour d'Irak, et ses difficultés de réintégration tant vis à vis de son couple que de la société, si l'on sait que les USA sont encore aujourd'hui engagés dans différents conflits au Moyen-Orient, on oublie parfois que les militaires français sont également présents sur différents fronts et ont été déployés au Kosovo ou au Rwanda. En juillet 2010, ils étaient quatre mille soldats de l'hexagone présents en Afghanistan, en guerre contre les Talibans.

Parmi eux Fabrice, certes ici un personnage de fiction mais inspiré d'un contexte bien réel.

Fabrice, c'est un peu le Chris Kyle français, dont le retour à la société est davantage compromis encore.

 

Si quelques flash-backs nous proposent des moments d'amitié entre soldats sur le front ou évoquent les tragédies et les massacres de la guerre, le roman évoque principalement le retour de Fabrice en France, son stress post-traumatique et le gouffre d'incompréhension qui va se creuser entre sa femme avocate Céline et lui.

"Le lit conjugal était devenu une tranchée aussi profonde que les charniers de la guerre."



Et cet aspect est minutieusement abordé, tant du point de vue de l'homme brisé que de l'épouse dépassée et incapable de reconnaître son époux.

Sous l'influence de son amie Cassandre, une belle et mystérieuse psychiatre rencontrée lors d'un procès, Céline va se métamorphoser et fréquenter le monde embourgeoisé de Cannes. Fidèle ( "Mes principes sont plus forts que mes instincts" ), elle va pourtant céder au chant des sirènes et succomber notamment aux avances d'un photographe latino et faire la fête plus que de raison, évoluant désormais dans les sphères riches et artificielles de la haute société. Faut-il l'en blâmer ?

"Le sexe et le vice devenus son opium."



Fabrice quant à lui n'est plus qu'une ombre. Les affres du conflit en Afghanistan de le quittent pas. Il sombre progressivement dans l'alcool ou l'auto-mutilation pour effacer les images sanglantes qui tournent en boucle dans sa tête. Il ne sort plus. S'il le fait en permission c'est pour se retrouver avec les nouveaux amis de Céline aux propos douteux ("comment vous faîtes pour ne pas baiser pendant des mois ?","Les abus sexuels dans l'amée entre mecs, c'est qu'un mythe ?" ). Il ne comprend pas comment un ongle cassé, un portable déchargé, un temps pluvieux peuvent être considérés comme des problèmes par ses contemporains après ce qu'il a enduré au Moyen-Orient. Son besoin de solitude devient maladif. Et puis la situation va empirer. Rien que sortir chercher le pain le plonge dans un cauchemar éveillé, comme s'il n'en faisait pas assez durant les nuits.

"A l'extérieur, un simple bruit lui rappelait les tirs. Chaque coup de klaxon était pour lui une alerte. Chaque frôlement, une agression."

 

Afin d'aider Fabrice à aller mieux, Céline demandera à son ami Cassandre d'intervenir. La couverture résume assez bien les principaux thèmes de ce court roman : le casque et le soutien-gorge sur le porte manteau symbolise ce couple qui ne se comprend plus ( "Chacun inapte à comprendre le language de l'autre", "Leur relation s'était délabrée comme une vieille bâtisse laiséée à l'abandon. Même les fondations étaient atteintes." ) et leur descente aux enfers respective. Le fusil à lunette représente le soldat - le sniper - et le fauteuil les soins qui seront prodigués à ce dernier pour l'aider à aller mieux, à se réinsérer. Soins psychiatriques qui seront pratiqués le plus souvent sous forme d'hypnose, dont les bons comme les mauvais côtés nous seront dévoilés. Ce livre est le premier d'une série consacrée à la manipulation sous différentes formes et qui se poursuit avec Entraves.

"Les pouvoirs de l'hypnose sont immenses à qui sait les maîtriser."

 

Pour évoquer ces sujets, Alexandra Coin et Erik Kwapinski ont choisi d'écrire cette histoire sous forme de thriller, plus à même de transmettre leur message. Dès le prologue, on suit un homme qui récupère un cadavre pour le transposer d'un congélateur à un autre. Un asiatique pratiquant les art martiaux comme l'ont fait les auteurs : la sagesse et l'honneur feront également partie des notions abordées.



Les sujets, et principalement celui du stress post-traumatique, sont parfaitement maîtrisés. On ne s'ennuit pas un instant, on s'attache aux personnages principaux malgré leur ambigüité.

Pour l'écriture, je suis plus mitigé. Les phrases sont souvent courtes ( "Tailler. Epurer. Afin que tu puisses renaître. Plus fort encore." ), l'écriture est souvent hachée, ce qui donne une impression constante de nervosité, de tension. Mais l'excellence côtoie les maladresses et je ne saurais dire si c'est parce qu'il s'agit d'un premier livre ou si c'est le résultat d'une écriture à quatre mains.

Quant à l'aspect thriller, le hasard arrange parfois un peu trop bien la succession des évènements pour rendre l'histoire réaliste, et c'est dommage parce que la psychologie des personnages est quant à elle vraiment travaillée, notamment au sein du couple, mais malgré ce réalisme je n'ai pas pu oublier que je lisais une fiction.

Quant à la construction, elle alterne tant les retours en arrière à différentes périodes que les points de vue de chacun dans des chapitres courts, un pari risqué mais réussi.

 

Le bilan demeure donc largement positif dans l'ensemble : lecture agréable aux concepts forts et intéressants, où l'on ressent empathie ( ou dégoût ) envers les protagonistes, où l'on comprend encore mieux le décalage que peuvent ressentir certains militaires à leur retour du front et les dangers de la manipulation de l'esprit. L'aspect code d'honneur du samouraï m'a moins touché mais contrairement à moi, les auteurs connaîssent les bienfaits de cette philosophie.

Je suis confus d'être le premier lecteur à ne pas accorder cinq étoiles mais il ne s'agit pas non plus d'un roman qui va me marquer au fer rouge comparativement à d'autres thrillers, mais davantage à mon sens d'un premier livre très prometteur.

Et pour revenir au titre ... Oui, il y a bien une histoire de vengeance. Peut-être que c'était d'un électrochoc dont Fabrice avait réellement besoin pour refaire surface ?

"Et la seule voie juste était celle du talion. Oeil pour oeil, dent pour dent."

 
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La voie du Talion

Un duo d'auteurs homme/femme que je découvre, en commençant je me suis dit que l’écriture était claire et très abordable, il est donc très facile de poursuivre sa lecture sans voir les pages défiler.

Il se trouve que cette impression s'est poursuivie jusqu'à la fin, vous voyez ce que je veux dire, une impression positive où tu sens que ça va grave le faire.



Fabrice revient d’Afghanistan, l'ancien sniper s'est terré dans un chalet isolé de toute population.

Les retrouvailles avec sa femme Céline ne se sont pas passées de la façon la plus évidente, il faut réapprendre à vivre simplement au quotidien.

Zoé se perd lors d'une promenade en raquettes, à bout de force elle s'écroule devant le chalet en question.

Hostile, le jeune homme n'a d'autre choix que de recueillir Zoé en attendant la fin de la tempête et la cohabitation va être compliquée.

Quant à Céline, suite à sa double vie tumultueuse elle va finir par disparaître, les soupçons se porteront évidemment sur son mari...



Je suis très sensible au sort des militaires à leur retour de la guerre, ayant un proche dans ce cas-là.

Des cerveaux mutilés en grande souffrance et souvent réfractaires aux soins.

D'ailleurs ces derniers suffisent-ils à annihiler l'odeur du sang et la vue de la matière grise qui éclabousse, grande question, n'est-ce pas!



J'ai été happée par le récit, tenue en haleine par les multiples erreurs de parcours de Céline, pimentées par le goût de l'interdit et de l'indécence.

Trahison, mystère et incompréhension, voilà ce que j'ai ressenti, quand le lecteur arrive sur le fin mot de l'histoire il se rend compte que les personnages ne sont pas les seuls à avoir été manipulés. Pas un mot de plus de ma part, chut mais c'est très bien construit.



Peut-être qu'à quatre mains la stimulation est plus importante, l'un apporte une idée, l'autre la développe et vice versa, en tout cas les auteurs ont une belle imagination et la magie a plus qu'opéré pour moi.



J'ai par ailleurs beaucoup aimé l'initiation au zen et aux arts martiaux pour combattre douleur et addictions.



Au final qu'est ce que je n'ai pas aimé? Rien, c'est tout simplement un excellent roman noir et une très belle découverte.




Lien : https://leshootdeloley.blogs..
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La voie du Talion

La Loi du Talion où l'expression "Oeil pour oeil, dent pour dent" prend tout son sens !



Mon avis :



Fabrice ancien légionnaire revenu d'Afghanistan a du mal à se réhabiliter à la vie civile. Difficile pour sa femme Céline et lui de se comprendre car elle aussi a changé. Elle est devenu superficielle, libérée mais pas totalement assumée quand lui se bat avec ses démons et les traumatismes de la guerre.



Les auteurs nous offrent un thriller haletant, psychologique où la manipulation est très présente. C'est quelque chose que j'affectionne particulièrement surtout quand on touche un autre sujet que je connais personnellement : les militaires. La lecture est fluide, addictive même et l'on dévore le récit, mince je l'avais tout juste commencé hier soir !



Les personnages sont vraiment tous bien traités, chacun sa noirceur, certains en ont plus que d'autres et j'ai été agréablement surprise par plusieurs particularités. Tout d'abord la pointe d'érotisme ce qui n'est pas pour me déplaire, puis la touche asiatique et ça j'adore. Tout cela confère une certaine aura, à la manière de Kill Bill, les scènes étant parfaitement décrites pour laisser notre imagination faire le reste. Le film se déroule aisément dans notre tête.



Ajoutez à cela un peu, voir beaucoup, de perversion, un code d'honneur propre aux militaires, un chalet isolé, une redoutable vendetta et un chien et vous aurez de quoi passer un très bon moment de lecture. Je précise que tous ces thèmes sont parfaitement intégrés et fusionnels, ils ajoutent tous une valeur ajoutée et n'ayez pas peur, le récit ne s'éparpille pas, bien au contraire.



Petit conseil, le résumé sur Amazon comporte plusieurs coquilles, regardez plutôt celui de l'éditeur ;)



Je remercie les éditions Aconitum et Gaylord pour cette manipulation volontaire ;)



Ce sera un 5/5 pour moi !
Lien : http://the-love-book.eklablo..
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La voie du Talion

Merci à Alexandra Coin et Erik Kwapinski pour ce premier livre que je n’ai pas réussi à lâcher, un véritable coup de cœur.

C’est une histoire qui ressemble tellement à la réalité, l’histoire du traumatisme d’un sniper après un massacre en Afghanistan, l’histoire de son épouse manipulée [...].

Des histoires dont on parle de plus en plus en écoutant les actualités.

Ce livre est d’une réalité surprenante, un mélange d’horreur et de sexe un peu aussi.

Les personnages sont assez perturbants mais on s’attache beaucoup à certains.

Fabrice, notre sniper, Céline son épouse.

[...]

Le personnage de Zoé est très touchant et sincère.

Et enfin, le grand sage, Taisho : le Sensei qui pour moi est le personnage principal.

Les auteurs nous entraînent dans un tourbillon de suite d’évènements, de surprises tout le long du livre, pas le temps de s’ennuyer, des chapitres courts.

Quand j’ai rencontré ces deux auteurs au « Salon de Noeux-les-Mines », j’étais loin d’imaginer que leur livre me plairait autant mais je vais vous conseiller de lire ce livre « La Voie du Talion » et j’espère que le second est en préparation.

Merci à vous deux pour ses moments de bonheur à vous lire.

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La voie du Talion

J'avais peur en commençant ce livre qu'il parle trop de la guerre. J'ai eu la surprise de me laisser mener par le bout du nez. Un roman très bien ficelé ! Mensonges, manipulations, on ne sait jamais qui croire... Une vraie teneur psychologique. Des personnages riches aux failles profondes. Et cette fin qui m'a scotchée. Je conseille vivement ce roman qui vous plongera au cœur du traumatisme.
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Kiaï

La Kronik d'Eppy

J’ai rencontré ce couple d’auteurs lors du salon de Nemours 2017. Une vraie belle rencontre en particulier avec Alexandra Coin , pour notre amour commun pour la nature et la vie simple et nos souvenirs d’enfance. Ils nous ont réunies ; Comme une évidence.

A l’époque il présentait leur 1er opus à 4 mains « la loi du talion », que je n’ai hélas pas lu.

La lecture de Kiaï m’a donné le désir de le faire pour mieux appréhender le personnage central de ce roman, héros du précédent.

Mais l’on peut tout à fait lire ces romans de façon individuelle, car les histoires sont distinctes.





L’histoire : L’orphelinat des Capucines, un porc en soutane façon puzzle qui en engraisse d’autres, via une main vengeresse, celle de Gabrielle, une orpheline qui s’est révoltée.

Une autre orpheline, Marie, va purifier le lieu en l’incendiant et sera internée dans un hôpital psychiatrique. Son seul lien avec l’extérieur sera désormais la TV.

15 ans plus tard

Fabrice a trouvé refuge dans un petit village de l’Aude. Il se plaît dans cette vallée, au milieu de cette nature où il s’est reconstruit une vie bien loin de celle d’avant. Le sniper est mort.

Il chasse avec son chien et son arc, et est ami avec un ex curé grande gueule, Peter. Doublement amis, car leurs chiens le sont aussi.

Gabrielle est devenue une jeune femme et a rejoint un groupe religieux catholique ultra, le CLOU, et sa section la plus active. La face cachée de Formanoir, si respectable. Un groupe où elle a trouvé une famille, des repères. Sanglants, violents, mais des repères et des valeurs auxquels elle adhère. Seulement voilà, dans cette famille il y a un mouton noir que même le cilice ne calme pas, et les repères sont bâtis sur des mensonges. Et les méthodes utilisées rappellent les pires heures de l’inquisition.

Peter Wolf dénonce les abus des religions. Toutes, sans exception. Dans un livre, et à la radio. Des idées dangereuses car les extrémistes ne peuvent tolérer de tels blasphèmes.

Lorsque le CLOU souhaite bâillonner un loup, meilleur ami d’un ex légionnaire, ce dernier retrouve tous ses réflexes et mobilise ses anciens amis. Les vallées, les montagnes et la forêt seront les témoins de cet affrontement.

Mais comment châtier la tête de cette hydre religieuse malfaisante ?

Alexandra et Erik nous offre un roman fort sur les dérives sectaires, le pouvoir, la culpabilité, la vengeance et la folie. Mais c’est aussi une ode à cette magnifique région de l’Aude.

Les bruits et les odeurs de ces vallées, montagnes et forêts, m’ont accompagnée pendant toute ma lecture. Une immersion totale. Un vrai bonheur de lecture et un twist final génial. Merci à vous deux. Doublement.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Kiaï

Un orphelinat religieux est dévasté par un incendie. Marie, l'une des pensionnaires est placée en hôpital psychiatrique à Auxerre et y grandit.

A des centaines de kilomètres de là, en pays cathare, Fabrice, ancien légionnaire tente d'aider son ami Wolff, prêtre défroqué qui s'est attiré les foudres de fous de Dieu avec son thriller.

Il n'y a pas que les islamistes qui ont le monopole du terrorisme.

Alexandra Coin et Erik Kwapinski nous le prouvent en mettant en exergue les méthodes de l'Inquisition reprises par ces illuminés.

Croyez-moi, même à l'époque, ils avaient de l'imagination en matière de tortures et ne faisaient pas dans la dentelle!

Les auteurs nous offrent un panel de personnages plus différents les uns que les autres: 2 solitaires marginaux, un "sage" et une psy. Ne vous y trompez pas, tous ces protagonistes sont des connaisseurs en matière de combats.

"Kiaï" n'est pourtant pas qu'un roman d'action, il parle aussi de loyauté, de sagesse et de psychologie.

Vous risquez d'être surpris par le dénouement.......
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La voie du Talion

Fabrice Barsac, ancien sniper de la Légion Etrangère se réfugie dans un chalet avec son chien Ajax. Dorénavant il est loin de l'Afghanistan mais ses pensées y sont toujours enfouies. Ce qu'il a vécu sur le terrain ne s'effacera à jamais. La Légion Etrangère ça change complètement un homme d'ailleurs on y perd même la nationalité.

Fabrice a perdu un peu de lui même.



" Un légionnaire, ça ne fléchit pas. Un légionnaire se doit de vaincre ou de mourir.

Il avait manqué à son devoir. Pourquoi la mort alors n'avait-elle pas voulu de lui ?

" Quel civil aurait pu comprendre ce qu'il avait vécu en enfer ?

Aucun psy n'était formé pour faire revenir un mort à la vie.

Alors, Fabrice s'enfermait.

Tentant de fuir les visions insoutenables. Ces visions dépourvues de langage.

Il se coupait de tous.

De tous, mais pas de la guerre".

Sa femme Céline le trouve très distant depuis, elle ne le reconnait plus et change également sa façon d' être et de s'habiller. Prenant exemple sur son amie psychiatre, Cassandre, elle goûte au plaisir charnel la conduisant au libertinage.



Et puis c'est la disparition de Céline. Fabrice s' exile dans les Alpes, dans un chalet loin de tout. Il trouve sur son chemin Zoé dans la neige. Tous les deux vont devoir cohabiter mais l'entente entre eux est tendue.

Pourquoi Zoé est sur le même chemin de Fabrice?





" La voie du Talion" est bien plus qu'un thriller. Manipulation, trahison et perversité sont de rigueur mais il existe un côté philosophique dans ce roman; les failles de l'être humain sont mises en oeuvre dégageant ainsi des émotions très fortes.

L'histoire de chaque protagoniste touche le lecteur; j'ai ressenti de la peur, le doute s’installe voire s'amplifie et la souffrance de l'être est intense.

Ces deux auteurs ont vraiment très bien décrit le syndrome post-traumatique et mental du guerrier. Car oui le mental d'un légionnaire est rudement touché.



Une extrême noirceur plonge ainsi le lecteur et le tient en haleine jusqu'au dénouement. L'intrigue est menée tambour battant.

Au fil de ma lecture, j'allais de surprise en surprise; les personnages sont constamment mis à contribution.



Leurs parcours sont semés d'embûches et je ne me suis pas du tout ennuyée au contraire, à chaque chapitre, l'action était plus intense.



" La voie du Talion" est pour moi une véritable réussite. Je souhaite à ces deux auteurs une bonne continuation dans leurs écrits car j'avoue que j'attends avec impatience la suite de roman.

Ce légionnaire me fait penser un peu à l'histoire de mon frère.


Lien : http://delphlabibliovore.blo..
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Kiaï

Pour la petite histoire, Kiaï fait suite (sans vraiment être une suite) à La Voie Du Talion ; même si cela ne s’impose pas pour comprendre le présent roman, je ne peux que vous recommander chaudement la lecture du précédent avant de vous lancer dans celui-ci.



Après ses mésaventures dans les Alpes, Fabrice s’est réfugié dans l’Aude afin de profiter pleinement d’un nouveau départ bien mérité. C’est là qu’il fera la connaissance de Peter Wolff, un ancien prêtre qui s’est reconverti dans l’écriture de thrillers ; au fil du temps les deux hommes seront liés par une amitié sincère et solide. Aussi, quand son ami, qui a des idées bien arrêtées et n’a pas la langue dans sa poche, s’attire les foudres d’un groupuscule d’intégristes chrétiens, Fabrice se fait un devoir de lui venir en aide.



Si vous me lisez depuis déjà quelque temps, vous savez sans doute que les grenouilles de bénitier et moi ne sommes pas forcément faits pour nous entendre. En effet face à ces spécimens je me sens plus inspiré par l’envie de m’en faire une fricassée à la persillade plutôt que de leur offrir un bassin où elles pourront s’ébattre à leur guise.



Je vous rassure (ou pas) mon mépris ne s’arrête pas à la seule religion catholique, je serai plutôt du genre à foutre toutes les religions dans le même sac et le balancer à la flotte, après l’avoir lesté, le plus loin possible du rivage !



Je vous laisse imaginer tout le bien que je peux penser de ces mêmes grenouilles de bénitier (ou de couscoussier) quand elles se déclinent en versions intégristes. L’intégrisme chrétien en réponse à l’intégrisme islamiste… très peu pour moi, si la connerie se combattait par la connerie ça se saurait (quoiqu’à écouter certains de nos politiques on pourrait avoir des doutes sur la question).



Ce n’est pas un hasard si les auteurs ont situé leur intrigue dans l’Aude, au coeur du pays cathare. Les cathares ayant eu à subir les affres de l’Inquisition avec son lot de tortures et autres persécutions diverses et variées, sous l’égide du fort mal nommé pape Innocent III (Salopard III eut été plus adapté au personnage, mais j’admets volontiers que c’est moins vendeur).



Les instruments de torture décrits et utilisés dans le roman par les adeptes du CLOU ont bel et bien existés et faisaient partie de l’arsenal de conversion à la foi chrétienne cher à ces agents de l’Inquisition. Si vous n’avez pas la possibilité de visiter le Musée de l’Inquisition de Carcassonne, vous trouverez sans mal maintes références à ces engins sur le Net.



Outre Fabrice, déjà croisé dans La Voie Du Talion, cette suite qui n’en est pas une est aussi l’occasion de retrouver Taisho et Zoé qui ne se feront pas prier pour venir prêter main-forte à leur ami ; pour notre plus grand plaisir.



Je ne vous surprendrai guère en vous disant que je me suis régalé avec le personnage de Peter Wolff. Sans forcément adhérer à l’intégralité de son discours, c’est un caractère entier qui ne pouvait que me plaire. Et puis il a un côté ours mal léché (un peu comme Fabrice) qui facilite grandement l’identification au bonhomme.



Je ne dirai rien des autres personnages qui croiseront votre chemin au fil des pages, non par manque d’inspiration, mais plutôt pour laisser entier et intact le plaisir de la découverte.



De nouveau je ne peux que m’incliner devant la maîtrise d’Alexandra et Erik, non seulement leur intrigue tient parfaitement la route et n’a pas à rougir face à des auteurs confirmés du genre, mais elle est hautement addictive ! Une fois embarqué dans l’histoire, il vous sera difficile de lâcher le bouquin.



Une intrigue qui fait la part belle à l’action et jouera avec vos nerfs. L’absence de dimension psychologique (par rapport à La Voie Du Talion, je m’entends) ne nuit en rien à l’ambiance qui se dégage du roman. Les auteurs ont osé passer à autre chose, se penchant davantage sur les faits de société, et force est de reconnaître que le résultat est des plus efficaces.



Mention spéciale pour le twist final qui remet radicalement les choses en perspective et offre une genèse du diptyque aussi inattendue que surprenante. Chapeau bas pour ce tour de passe-passe qui m’a laissé sur le cul.



Je ne voudrais pas mettre la pression à Alexandra et Erik, mais après deux romans de cet acabit on est en droit d’attendre beaucoup de votre prochain opus. Dans tous les cas, vous pouvez compter sur moi pour être fidèle au poste.
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La voie du Talion

Court (moins de 200 pages), mais intense, voilà qui qualifierait parfaitement ce roman avec lequel les auteurs font une entrée réussie dans le monde du thriller, et plus spécifiquement du thriller psychologique.



Au début j’ai eu un peu de mal à voir où les auteurs voulaient nous emmener, de même les allers-retours chronologiques m’ont un peu déconcerté, mais j’ai fait mienne la devise de la ville de Paris : « Fluctuat nec mergitur » (Il tangue, mais ne sombre pas) ; j’ai tenu bon la barre et j’ai gardé le cap. Et j’ai eu sacrément raison ! Faute de quoi je serai passé à côté d’une belle découverte.



Force est de reconnaître que les auteurs maîtrisent leur sujet. La description du SSPT (syndrome de stress post-traumatique) de Fabrice et ses conséquences (sur lui-même, mais aussi sur son entourage) sont d’un réalisme aussi bluffant que glaçant. Comme quoi, même une force de la nature surentraînée, ne fait pas le poids quand il y a un faux-contact là-haut…



Déjà avec Entraves j’avais un peu tiqué sur les possibilités de manipulations mentales par le biais de l’hypnose, comme il en est de nouveau question ici (un problème avec les psychiatres Alexandra ?), j’ai creusé la question. Si effectivement, de l’avis d’hypnothérapeutes connus et reconnus, cela semble impossible (ou du moins difficilement réalisable) sur un sujet psychiquement stable, il en va tout autrement quand le sujet présente déjà une réelle fragilité psychique (c’était déjà le cas d’Emma dans Entraves, victime d’un mari pervers narcissique ; Fabrice, avec son lourd SSPT associé à une consommation abusive d’alcool, offre lui aussi un terrain propice à d’éventuels manipulateurs).



Fabrice, un légionnaire qui a été quasiment sur tous les fronts, mais qui s’effondre littéralement suite à un drame personnel survenu en Afghanistan ; un drame dont il se sent responsable. De retour à la vie civile (apte ont décrété les psys de l’armée), il n’est plus que l’ombre de lui-même, incapable de mener une vie « normale », son exil montagnard est pour lui la seule issue possible. Jusqu’à ce qu’un nouveau drame ne vienne tout foutre en l’air…



Il serait facile de blâmer Céline, son épouse, qui ne reconnaît plus son homme et surtout est incapable de comprendre ce qu’il traverse. Se sentant délaissée, elle se laisse facilement griser par la compagnie de Cassandre, sa nouvelle amie qui l’incite à repousser toujours plus loin ses limites.



Ah Cassandre, l’archétype de la femme fatale, mais au-delà des apparences on devine tout de suite une personne nocive capable de corrompre tous ceux qui auront le malheur de s’acoquiner avec elle. Et on est encore loin d’avoir tout vu quant à ses capacités à nuire !



Et puis il y a Zoé, jeune psychiatre qui débarque, pas vraiment par hasard, dans la vie de Fabrice alors qu’il est au plus bas.



Enfin, et non des moindres, nous avons Taisho, ancien légionnaire reconverti dans la sécurité. Adepte du zen, il est la force tranquille, un puits de sagesse qui peut se montrer implacable au moment de frapper son adversaire.



Un roman lu d’une traite, il faut dire que dès que l’intrigue se met en branle il devient impossible de le lâcher.



Pour une première incursion dans le monde du thriller c’est une totale réussite. J’aurai plaisir à retrouver certains des personnages croisés ici (non, je ne vous dirai pas lesquels) dans leur nouveau roman Kiaï.
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La voie du Talion

Fabrice est revenu du front après l'embuscade de trop, celle où il a vu son compagnon d'arme mourir. Depuis son retour, il est silencieux, se renferme même sa femme n'arrive pas à percer sa carapace. C'est pourquoi elle se laisse tenter par un autre homme.



Le jour où elle disparait tout semble accuser Fabrice d'avoir commis l'irréparable ?



Mais ne dit-on pas que les apparences sont trompeuses ? Telle est la question.



Ce roman est construit sur un suspense psychologique très intense. Les tourments d'un soldat souffrant de stress post traumatique est criant de vérité. Difficile à croire qu'un homme qui en a vu de toutes les couleurs et dont le métier demande une certaine solidité peut être affaibli de la sorte.



J'ai trouvé le personnage de Céline bien construit, les proches de soldats souffrent tout autant que les soldats eux-mêmes et Céline passe par de nombreux états d'esprit.



Globalement les personnages sont tous très bien définis, avec une mention spéciale pour la meilleure amie de Céline qui a de multiples facettes mais je n'en dit pas plus.



La voie du Talion est à découvrir pour la richesse de ses personnages et pour la tension psychologique jusqu'aux dernières lignes.

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La voie du Talion

Alexandra et Erik nous ont concocté un mélange étonnant et détonant. Aucun temps mort, une intrigue bien ficelée. Tout ce que j'aime ! Les sujets sont graves (la manipulation et le syndrome post traumatique) et pourtant, on ne sombre pas dans le misérabilisme. Au contraire. Épaulés de personnages charismatiques et bien charpentés, les auteurs déroulent l'histoire avec fluidité et sans nous ménager. J'ai dévoré ce roman le temps d'un Mawhashi-Geri. Pour comprendre l'allusion, il faut bien entendu lire le livre. Ce que je vous encourage vivement à faire.
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Kiaï



Tout commence sans un espace qui aurait dû rester calme. Pourtant au fil des pages ce ne sera jamais le cas. L'atmosphère est lugubre à souhait. J'ai ressenti la pesanteur des lieux. J'ai frissonné comme si le froid et la noirceur du décor m'étaient très proches.



" La lumière rougeâtre qu'il répandait conférait une atmosphère inquiétante à ce corridor déjà lugubre. Les chambres qu'il distribuait étaient en fait des cellules de neuf mètres carrés comportant une douche minuscule et un lavabo. "



L’héroïne Marie se bat avec ses souvenirs. Elle ne sait plus comment appréhender le passé et le présent.

Les longueurs sont utiles; elles se calquent à merveille sur les paysages montagneux. Le style est une prouesse quand on sait que le roman a été écrit à quatre mains.

J'ai découvert des types de tortures se rapportant au Moyen Age et à l'Inquisition. C'est difficile à supporter mais impressionnant à lire.





" Un appareillage la maintenait en position fœtale, pliée en deux, la tête, les poignets et les chevilles prises dans des armures métalliques reliées entre elles par deux barres latérales. " Cette citation se nomme la torture " la fille du boueur".



J'ai relevé quelques éléments de la culture japonaise qui tranchaient avec la cruauté de l'action. Ainsi j'ai découvert les subtilités de la cérémonie du thé.



Certaines scènes sont à la limite de l'insoutenable voire glauques. La fin du roman est particulièrement dérangeante et étonnante. Je ne me suis pas attendue à un tel final!

Au-delà de l'ambiance obscure, je me dois d'évoquer un petit passage croustillant voire sexuel totalement réussi. De quoi alléger cette ambiance très noire!



" Kiaï" est un roman aux sensations d'effroi qui ne laisse pas indifférent. Cette écriture à quatre mains est une expérience à suivre.





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Kiaï

"Un véritable ami est plus qu'un frère.



On peut choisir l'un, mais pas l'autre.



Le sang n'est rien sans le coeur."



Mon avis :



Je retrouve avec plaisir les plumes des auteurs après La Voie du Talion ainsi que cette belle noirceur qui caractérisait cette première histoire.



"La torture et la barbarie empruntent mille voies et mille visages. Elles se manifestent en tout lieu et à toute époque, incarnant le pire de l'humanité, sous couvert de la religion ou de la patrie. Quelquefois des deux."



On se retrouve aux côtés de Fabrice et de son ami Wolff, qui se sont retirés dans un village de l'Aude, afin d'y mener une vie paisible. Mais celle-ci ne durera pas bien longtemps.



Un violent incendie, un orphelinat religieux, un hôpital psychiatrique, un groupe activiste catholique et même l'Inquisition.



Horreurs du passé qui vont se mêler à celles du présent. Alexandra Coin et Erik Kwapinski nous livrent un récit addictif, une vendetta dont la finalité vous surprendra.
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Kiaï

La France a connu des heures terribles et sombres ces dernières années avec les attentats terroristes, l'impuissance des politiques à faire face à ce nouveau fléau, les fous d'Allah n'en finissent pas de planter les graines de leur haine dans tout l'Occident, revendications et images choc pour ébranler l'opinion publique, le traumatisme est encore vivace dans tous les esprits ...

Et si le pire n'était pas à craindre du côté du Moyen-Orient mais à l'intérieur des frontières.

Pour fuir les souvenirs douloureux liés à son passage dans les Alpes, l'ancien légionnaire Fabrice a trouvé refuge dans l'Aude, en terre cathare et tente de se construire une nouvelle vie avec l'aide d'un compagnon de randonnée, Peter.

Jusqu'au jour où ce dernier est menacé de ... mort !



Il s'agit du deuxième thriller d'un duo d'écrivains, après La voie du Talion qui m'avait laissé sans voix par une lecture décoiffante, sans temps mort, un page-turner endiablé à souhait, un de ces romans qui vont donne la pêche et ne vous fait pas regretter d'avoir filer quelques heures à suivre Fabrice et ses acolytes dans une intrigue vertigineuse et maîtrisée de bout en bout, une révélation.

Je remercie Editions Lucien Souny Plumes noires de m'avoir accordé leur confiance pour m'avoir permis cette lecture.

La couverture donne le ton avec cette croix gravée dans un mur, sur fond d'Inquisition et de l'histoire de la religion, un roman qui va se révéler riche en surprises et en rebondissements, Kiaï confirme l'émergence de deux plumes unies pour nous faire vibrer, frissonner et donner au thriller d'autres voies pour comprendre le monde dans lequel la réalité et la fiction se confondent et nous permettent d'élargir notre vision de la société actuelle.



Les fanatiques de tout bord, toute religion confondue, ont toujours existé depuis que l'appel de Dieu résonne dans l'espace et sur Terre, dans le coeur des lieux cultes, l'appel à la prière, le rassemblement, la voix de l'orateur qui fait écho à celle du Créateur, la vérité des écrits et des versants, tout porte à croire que les dérives et les massacres perpétrés au fil du temps par des décisions étatiques quand la religion et la politique faisaient le ménage parmi les mécréants ou les opposants, quand la terre s'imbibait du sang des hérétiques, quand les sorcières étaient brûlées sur le bûcher au nom des sacro-saints principes, mettez les enfants à l'abri pour ne pas assister à l'agonie et entendre les cris d'épouvante des victimes, effroyable vision de l'enfer et qui a malheureusement donné lieu à des scènes violentes et insoutenables.



Le poids du passé dans la délivrance des péchés, dans la souffrance de ceux et celles qui prônaient alors la liberté d'expression et de penser, l'actualité rappelle que l'histoire se charge encore de resurgir, de faire écho à certaines périodes qu'on préférait oubliées et pourtant, l'immobilisme et la léthargie d'une société en pleine mutation, le spectre des fantômes continuent de hanter et de tourmenter les vivants, Kiaï aborde des thématiques brûlantes telles que le libre-arbitre, l'intolérance, la justice divine, l'impossible pardon, la place de la religion aujourd'hui, le châtiment expéditif, la manipulation des opinions et des masses, cet aveuglement en un futur utopique et le sacrifice d'innocents au nom d'une idéologie extrêmiste mais voilà, les co-auteurs poussent la construction de l'histoire encore plus loin pour nous faire pénétrer dans la peau des personnages dans une intrigue impressionnante, dans un trip de lecture qu'on aimerait lire plus souvent, qu'on voudrait ralentir un peu pour faire reculer la fin afin de savourer chaque page.



La voie de la raison ...



Retrouver des personnages, Fabrice en premier lieu bien sûr mais aussi tous les autres qui m'avait laissé un souvenir marquant dans La Voie du Talion, Taisho ce mystérieux et énigmatique compagnon d'infortune et de guerre, Zoé la psychologue qui avait aidé Fabrice à se remettre d'un traumatisme presque insurmontable et Peter, cet ancien prêtre reconverti en écrivain de ... thriller, c'est comme de retrouver des amis imaginaires mais suffisamment enracinés dans la tête, en apprendre encore un peu plus sur leur passé mystérieux et parfois violent, l'écriture transporte l'histoire dans un coin toujours isolé pour marquer une atmosphère qui baigne dans l'histoire regionale avec ses sanglantes croisades historiques et l'histoire qui ne fait que recommencer, à partir d'une volonté de vouloir afficher ses idées et prises de position dans un monde aveuglé et en mode cataleptique, des séquences fortes succèdent des moments d'une grande intensité dans l'action, dans le mouvement dynamique d'une trame qui ne faiblit jamais tout au long des 216 pages, actionnez le bouton et vous voilà embarqué dans une nouvelle spirale de violence et une frénésie impressionnante dans une scène digne des meilleures vendettas.



Comme dans le premier volet, vous retrouverez également des petits clins d'oeil à certains films cultes décuplant alors la scène qui se voudra pénétrante et visuelle pour achever de lire un thriller jouissif, libérant alors des forces improbables et apportant cette touche particulière de deux auteurs inspirés, une signature unique pour tourner les pages comme dans un livre d'images, fluidité de l'enchaînement des pages et finalement, un dénouement hallucinant, une fin que l'on ne devinera jamais et rien que pour cela, chapeau bas, libérateur, jubilatoire, une imagination débordante qui fait mouche pour arriver à accrocher à ce point, à délivrer un de ces twists dont les auteurs ont le secret, de continuer à épaissir ce qui se cache derrière les yeux, de développer toujours l'aspect psychologique qui sied à merveille avec les sentiments ravagés de ses personnages, l'inquiétude qui prend la place de la raison, chacun des personnages apportent leur pierre à l'édifice, le calme apparent de l'un pour rétablir la colère de l'autre, quand ce n'est pas ...



... La voie de la sagesse



qui prend le pas sur les décisions communes, sur l'opinion contraire, le bien et le mal finissent par se confondre, la culpabilité est un poison dans les veines, le prix de la rédemption au prix fort pour briser des élans d'espoir et décourager les moins téméraires, une critique virulente du mode de vie inculqué dans une société de consommation qui n'a pour seul leitmotiv d'aller plus vite, toujours plus vite, quitte à causer des dommages collatéraux, à redéfinir les arcanes du pouvoir et de la toute-puissance à tous les niveaux, l'angoisse des lendemains est tangible, l'insécurité des lieux publics et aussi dans les milieux les plus reculés, tout est possible dans cette histoire qui puisent ses ressources dans les rivages d'une passé obscure et impitoyable, sanguinaire et oppressif, il n'en fallait pas plus pour rendre une ambiance qui donne souvent la chair de poule et malgré des personnages au caractère énergique et plein de ressources et de vitalité, je ne saurai trop vous conseiller de lire d'abord La Voie du Talion, s'il n'est pas obligatoire de l'avoir lu, c'est juste un conseil pour apprécier encore plus Kiaï.



Des mensonges et des vies, des vérités éclatées au grand jour, il n'y a pas plus aveugle une personne qui ne veut voir, ni plus sourde une autre qui ne veut entendre, cette marque de dévotion absolue s'oppose à la complicité et à la marque de confiance de l'autre, cette dichotomie se retrouve au sein de tous les collectifs et qui ne poursuivent pas les mêmes objectifs, les mêmes rêves.

Deux plumes brillantes pour titiller la conscience, pour interpeller, pour nous faire rebondir et nous remuer l'estomac, aucun répit, encore un thriller sombre qui déménage sec et n'oubliant pas quelques traits d'humour avec quelques références culturelles pertinentes pour alléger quelque peu la trame, juste le temps d'expirer une seconde, un dénouement à proprement dire ahurissant, l'envie de continuer l'aventure avec Alexandra Coin et Eric Kwapinski ? Sans hésitation aucune, je réponds de tout coeur ... encore !



La Voie du Talion ...



et maintenant Kiaï, deux romans que je vous invite à découvrir et à lire de toute urgence, la confirmation et la cohérence d'un style qui ne tourne jamais dans l'économie de moyens avec une écriture incisive, ne vous fiez pas au nombre de pages, l'adage "la qualité prime sur la quantité" démontre ici sa juste raison d'être, vous serez sensible à la psychologie toujours plus importante pour éprouver cet attachement durable avec tous les personnages, jusqu'à la prochaine fois !



Aux Editions Lucien Souny Plumes noires, Kiaï de Alexandra Coin et Eric Kwapinski, la confirmation de l'émergence de deux plumes addictives, un joyau noir, un amour de thriller !

❤️
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La voie du Talion

J’ai dévoré ce thriller addictif, le style est rythmé, écrit à quatre mains, je n’ai pas ressenti une seule fois de différence, comme porté par une même plume. Certains chapitres vous replongent dans le passé afin d’en apprendre sur les personnages et de construire leur psychologie.



Les personnages m’ont tellement intrigué, ils étaient hypers intéressants par leur ambiguité et leurs réactions, je voulais savoir ce qui les liaient, je voulais comprendre leurs relations, mais surtout assembler les pièces du puzzle.







Les thématiques abordées sont moralement très pesantes, je pense que l’écriture de ce roman a nécessité de nombreuses recherches pour lui donner autant de profondeur psychologique. L’histoire de Fabrice est très sombre et très marqué par les scènes de guerre qu'il a vécu, j'ai été très touché par les mots et les images de ce soldat, malheureusement tellement réels.



L'impact de l'absence de l'époux sur Céline est fascinant, il la transforme. La vie d'un soldat bouleverse les rapports humains, ainsi que les rencontres... J'ai aimé être moi-même prise dans leurs spirales infernales, sans fond, mais surtout sans issue.







Seul bémol dans dans ce cercle vicieux, j'en aurais voulu un peu plus, encore plus de psychologie et de profondeur, peut être 50 pages et plus pour pouvoir retenir mon souffle.



Un dénouement et plusieurs révélations très psychologiques, j'ai retrouvé la pâte d'Alexandra que j'ai découvert avec Entraves. J'ai trouvé dans les thématiques abordés cette même volonté à mettre en avant les facettes très noires des personnages, l'influence sur les autres, une "main-mise" psychologique.







Foncez ! Le style est percutant, l'histoire est superbement ficelé et addictive ! Un thriller qui prend aux tripes !
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La voie du Talion

La Voie du Talion d’Alexandra Coin et Erik Kwapinski, c’est l’histoire d’une légionnaire brisé par les atrocités auxquelles il a assisté.



De retour en Métropole, il n’est plus le même, sa femme Céline non plus.



Il ne la reconnaît plus. Elle s’habille différemment, elle sort…beaucoup.



Céline a été initiée par son amie Cassandre, psychiatre, à un monde libertin et débauché.



Un jour, elle disparaît.



Quelques temps plus tard, Fabrice s’est exilé loin du monde, dans un chalet au cœur des Alpes. Il recueille Zoé une touriste piégée par la neige.



Mais est-elle vraiment là par hasard ?







Malgré un début difficile avec beaucoup de va-et-vient chronologiques, ce roman m’a finalement happée.



Le personnage de Fabrice est parfaitement cerné avec ses faiblesses, ses doutes et sa souffrance.



J’ai beaucoup apprécié le fait qu’on ne voit pas du tout où l’auteur veut nous amener et la seconde moitié du roman est juste passionnante.



Réflexion sur le syndrome post-traumatique, sur la manipulation mentale et les dérives de l’hypnose, ce roman, bien que court, aborde ces sujets de façon claire et la mise en place de l’action est parfaite.



On se rend compte alors que la construction de la première moitié sert parfaitement l’intrigue. C’est justement ce qui fait qu’on ne s’attend pas vraiment à ce qui s’est passé en réalité.



Ce que j’espère maintenant, c’est une suite afin de savoir ce que réserve la vie à Fabrice.
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La voie du Talion

Justice

La justice est-elle toujours où on l’espère ? C’est-à-dire du bon côté ? D’ailleurs, c’est quoi le « bon côté » ? Défendre ceux qui en ont besoin, vraiment besoin même s’ils ne le disent pas ? Manipuler les esprits, vivre après un traumatisme, subir la puissance et les dérives de la drogue, être soi-même ou un autre….voici des thèmes abordés dans ce roman.

Avec une histoire et des personnages atypiques, les deux auteurs nous emmènent sur les traces d’un couple qui aurait pu suivre le cours d’ une union ordinaire si les bonnes et mauvaises rencontres ne s’en étaient pas mêlées. Il est sniper, elle est avocate. Ils leur arrivent de rester de longs mois séparés, et les retrouvailles ne sont pas forcément faciles car, entre temps, chacun a suivi sa route. Elle est douloureuse pour lui car ses missions sont terribles et la moindre erreur se paie cash. Quand il rentre, l’insouciance n’est pas toujours au rendez-vous car il reste hanté par ce qu’il a vu et vécu…. Elle, elle voudrait de la légèreté, de la fougue, du bonheur et de l’enthousiasme à la pelle quand il est là…. Parfois, il ne lui offre que de longs silences…Pas ceux, complices d’un mari et d’une femme qui se comprennent au-delà de tout, non, ceux qui sont lourds de sens, de non-dits, de blessures secrètes non exprimées….

Maladroits face à ce quotidien, ils bifurquent chacun vers une nouvelle direction. Pour elle, ce sera la luxure, les initiations amoureuses sous la férule d’une amie. Pour lui, l’éloignement et la solitude….

Que va-t-il rester de ce couple et de leurs « amis » ? Comment, parmi ces derniers, trier le bon grain de l’ivraie ? A quoi reconnaît-on un ami, un vrai ? Comment faire les bons choix ? Comment renouer des liens si ténus soient-ils pour avancer encore et encore ? Comment apprivoiser la souffrance ? Et qui écouter, entre les démons intérieurs et ceux qui semblent détenir la bonne parole et donner les conseils adéquats ? Quand on est en situation de fragilité, ne prend –on pas le risque de se raccrocher à n’importe qui ?

Étalée sur quelques années (facilement repérables dans les en-têtes de chapitres ) avec peu de personnages mais une atmosphère profonde, nous accompagnons l’histoire de ce couple dans son quotidien, ses questionnements, ses errances, ses peurs et ses envies…. En peu de mots, quelques phrases bien écrites, nous avons une idée des faits, des gestes mais également des pensées de chacun… On découvre leur avancée pas à pas, ce qu’ils décident de faire pour aller au bout d’eux-mêmes, essayant de rester en adéquation avec ce qu’ils sont réellement. Mais qu’il est long le chemin avant de retrouver une forme de paix….

C’est écrit à quatre mains mais le style ne s’en ressent pas, chacun a dû apporter à l’autre ce dont il avait besoin. C’est un livre riche et profond sur la rédemption, la vie après un traumatisme et l’amitié solide qui tient les hommes et les femmes à bout de bras ……….. Une belle lecture….


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Kiaï

L’histoire :



L’orphelinat des Capucines, un porc en soutane façon puzzle qui en engraisse d’autres, via une main vengeresse, celle de Gabrielle, une orpheline qui s’est révoltée.

Une autre orpheline, Marie, va purifier le lieu en l’incendiant et sera internée dans un hôpital psychiatrique. Son seul lien avec l’extérieur sera désormais la TV.



15 ans plus tard



Fabrice a trouvé refuge dans un petit village de l’Aude. Il se plaît dans cette vallée, au milieu de cette nature où il s’est reconstruit une vie bien loin de celle d’avant. Le sniper est mort.

Il chasse avec son chien et son arc, et est ami avec un ex curé grande gueule, Peter. Doublement amis, car leurs chiens le sont aussi.



Gabrielle est devenue une jeune femme et a rejoint un groupe religieux catholique ultra, le CLOU, et sa section la plus active. La face cachée de Formanoir, si respectable. Un groupe où elle a trouvé une famille, des repères. Sanglants, violents, mais des repères et des valeurs auxquels elle adhère. Seulement voilà, dans cette famille il y a un mouton noir que même le cilice ne calme pas, et les repères sont bâtis sur des mensonges. Et les méthodes utilisées rappellent les pires heures de l’inquisition.

Extrait p.139

« Ces souffrances atroces lui avaient toujours paru abstraites, tant elles sont impensables. Elles avaient été infligées en des temps obscurs qu’elle pensait à jamais révolus. Elle se trompait lourdement. »



Peter Wolf dénonce les abus des religions. Toutes, sans exception. Dans un livre, et à la radio. Des idées dangereuses car les extrémistes ne peuvent tolérer de tels blasphèmes.

Extrait p.68

« Les derniers mots de Peter tournaient en boucle dans la tête de Fabrice. Les lanceurs d’alerte taxés de conspirationnistes… Comme les Cathares avant eux avaient été accusés d’hérésie… Quel habile moyen de discréditer les contestataires et de préserver l’ordre établi ! Rester dans le moule sans se poser de questions était beaucoup plus confortable. Mais laisser faire et se taire, ouvrait une voie royale aux fanatismes, il ne fallait pas l’oublier. »



Lorsque le CLOU souhaite bâillonner un loup, meilleur ami d’un ex légionnaire, ce dernier retrouve tous ses réflexes et mobilise ses anciens amis. Les vallées, les montagnes et la forêt seront les témoins de cet affrontement.

Extrait p.175

« Le coup de tonnerre du calibre 12,7 gronda dans les airs au-dessus des arbres. La foudre cependant eut été plus clémente en s’abattant sur l’homme dans le fourré. Avec un tel calibre, il devait moins ressembler à une merguez grillée qu’à un hamburger saignant. »





Mais comment châtier la tête de cette hydre religieuse malfaisante ?





Alexandra et Erik nous offre un roman fort sur les dérives sectaires, le pouvoir, la culpabilité, la vengeance et la folie. Mais c’est aussi une ode à cette magnifique région de l’Aude.

Les bruits et les odeurs de ces vallées, montagnes et forêts, m’ont accompagnée pendant toute ma lecture. Une immersion totale. Un vrai bonheur de lecture et un twist final génial. Merci à vous deux. Doublement.



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La voie du Talion

L’histoire :



Décembre 2007 - Côte d’Azur

Lors d’une permission, Fabrice, légionnaire, fait la connaissance de la nouvelle amie que sa femme, Céline, s’est faite. Cassandre. Une femme fatale, libre et qui entraîne Céline, la sage avocate, dans son sillage. La permission de Noël vire au cauchemar pour lui. Il sent que quelque chose cloche. Et puis il est tellement en décalage avec ces gens qui sourient et s’apprêtent à faire la fête. Il ne trouve pas sa place dans ce monde normal. La normalité il ne sait plus ce que c’est. Céline a tellement changé. Il ne reconnaît plus sa femme et la tension entre eux monte. Ce n’est qu’en repartant sur le terrain des opérations qu’il se retrouvera. Mais ces tensions conjugales sont un fardeau bien lourd que Fabrice rapporte avec lui.



Aout 2008 -

Dix cercueils alignés, une cérémonie d’hommage dans la cour des Invalides et l’esprit de Fabrice qui est toujours, comme son âme, en Afghanistan. Pour lui il n’y a que du rouge… sang, dont celui de son meilleur ami Sylvain, couché là, dans l’un de ces cercueils. Par sa faute. Lui le tireur d’élite qui a manqué sa cible. C’est décidé, il ne retournera plus au combat. Il n’est qu’un lâche.



Octobre 2008 - Côte d’Azur

Fabrice n’arrive pas à se réinsérer dans sa vie, dans son couple. Sur les conseils de son épouse, Céline, il va se faire aider par Cassandre qui est psy. Elle a une approche tellement différente. Elle travaille par hypnose, et surtout, contrairement à Céline, elle ne juge pas. Il est persuadé qu’avec son aide il va pouvoir recommencer à vivre. Oublier, non. Mais accepter et apprivoiser cette mort de trop. Celle de Sylvain qui le hante. Mais enfermé dans sa douleur il s’éloigne, toujours plus loin. Au point de fuir un ami de toujours lorsqu’il le croise : Taisho. Ancien légionnaire avec qui il a fait le Rwanda. A 34 ans, ce dernier est le Directeur de la Sté SIA (Surveillance, Investigation, Assistance). En plus de sa Sté il a son propre dojo. Ses meilleurs élèves intègrent SIA et il leur confie des missions de Confiance. C’est ainsi qu’Akim et Yuri vont enquêter sur Fabrice et son épouse. Car Taisho écoute son intuition qui lui souffle que son pote a besoin d’aide. Dans quel guêpier Céline et Fabrice se sont-ils fourrés ?



Automne 2009 – Côte d’Azur

Une affaire épouvantable éclabousse la Côte d’Azur. Des filles de l’Est ont été retrouvées assassinées après avoir subi des violences sexuelles d’une extrême barbarie. Des rumeurs désignent des personnalités richissimes mais bien protégées puisque l’enquête n’avance pas.



Hiver 2010 – Alpes-de-Haute-Provence

Fabrice, de retour d’Afghanistan depuis 16 mois, s’est installé dans le chalet de son père loin de la ville. Avec Céline le dialogue est rompu. La femme simple, douce et discrète qu’il a aimée et épousée est devenue superficielle et se complait auprès du gratin. Lui est en communion avec la montagne. Loin de tous pour tenter d’apaiser la colère qui bouillonne en lui, contre lui. Seul compromis à sa solitude ce chiot trouvé et adopté, Ajax, qu’il n’a pu se résoudre à laisser mourir. Des morts il en a trop vus. Ce chien insupporte Céline lorsqu’elle daigne venir jusqu’au chalet. Fabrice poursuit malgré tout de loin en loin son traitement avec Cassandre.

Extrait P.7 : « Fabrice semblait désormais faire corps avec la roche, subissant passivement les effets du temps. Lente et irréversible érosion. »

Pour combattre ses démons Fabrice boit. Trop. Sa solution pour ne plus penser. Ne plus se souvenir.

Puis une tempête de neige, un appel au secours, et voilà qu’après un chien égaré, Fabrice ramasse Zoé, « faible » femme blessée et égarée. Zoé est psy, spécialisée dans l’hypnose. Elle travaille dans un hôpital militaire et prend en charge les soldats victimes de traumatismes à leur retour du front. Autant dire que le cas de Fabrice est un sacré challenge. Elle ne se dévoile pas de suite. Elle tente avant tout de créer un contact.

Petit à petit elle va le faire parler, le pousser dans ses retranchements.

C’est que Céline a disparu depuis le 09/01/2010.

Où est-elle ?

Fabrice aurait-il commis l’irréparable ?



Extrait P.91

« Restait à faire éclater la vérité… Le plus subtilement possible pour éviter l’explosion… »







Ce 1er roman permet de découvrir des personnages complexes et attachants : Zoé, Taisho et Fabrice. De savoir qui ils sont et d’où ils viennent. Ce qui les unit.

Ce roman nous parle de manipulation, de pouvoir, d’argent, de gloire, d’impunité, de culpabilité et de vengeance. Des pires travers humains.

Mais aussi d’amitié vraie et de codes d’honneur que transmet un samouraï, yakuza repenti.

Lueur d’espoir de ce roman psychologique très sombre.



P.218

« Et la seule voie juste était celle du talion.

Œil pour œil, dent pour dent.

La seule action véritablement équitable dans ces circonstances.

……………………………….

« Laver le sang par le sang » est une voie qui n’est possible que si elle est exempte de toute haine. Seulement guidée par le sens profond de l’éthique. »

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