Les Dissidents mettaient toute leur vigilance à échapper à l’enveloppement catholique.
Ils n’avaient plus de prêtres et ils méprisaient les prêtres nouveaux comme on méprise les traîtres. Ils priaient seuls. Par orgueil, peut-être aussi par une crainte obscure de rester en deçà, ils exagéraient leurs dévotions, fêtaient tous leurs saints, doublaient tous les jeûnes, marquaient inexorablement le Carême.
Et, comme au flanc des vieux murs fleurissent les giroflées sauvages et les millepertuis, sur ce christianisme abrupt germaient des hérésies oubliées et même des superstitions lointaines venues d’un passé profond. Des femmes dirigeaient le culte ; des vierges enseignaient les catéchumènes ; et réapparaissaient la croyance au gui guérisseur, la vénération des arbres et des sources.