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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Voici le moment de quitter les jardins enchantés d'Aranjuez pour la présenter avec sa famille au lecteur. Isabelle naquit à Madrid le 31 décembre 1741; elle eut pour père don Philippe, second fils de Philippe V et de sa deuxième épouse Elizabeth Farnèse.

Sans remonter dans sa généalogie au-delà de ses arrière-grands-parents, l'on peut constater qu'elle était un quart Française par le fils de Louis XIV, le Grand Dauphin, père de Philippe V, et par le duc de Bourgogne, fils du Grand Dauphin et père de Louis XV. Pour le quart italien, elle descendait d'Odoardo Farnèse, père de sa grand-mère Elizabeth, et de Marie-Adélaide de Savoie, mère de Louis XV., si toutefois l'on admet comme italienne la Maison de Savoie. Quant au quart allemand, il provenait de la mère de Philippe V, Marie-Anne de Bavière, et de celle d'Elizabeth Farnèse, Dorothée-Sophie de Neubourg. Enfin, le dernier quart lui venait de Pologne par sa grand-mère Marie Lesczynska.
A ce mélange d'ascendance hors du commun, même pour l'époque, il faut ajouter le sangmaudit des Habsbourg d''Espagne, en la personne des deux infantes Anne d'Autriche (fille de Philippe III et mère de Louis XIV) et Marie-Thérèse d'Autriche (fille de Philippe IV et épouse de Louis XIV) ainsi que la consanguinité (le duc de Bourgogne fut en même temps l'arrière grand-père maternel d'Isabelle et frère de son grand-père paternel- - deux facteurs de mauvais augure.

I. Madrid
Chapitre premier
Aranjuez ou la rose de l'Infante
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La petite-fille de Louis XV fut une des plus étonnantes et mystérieuses jeunes femmes du XVIII ème siècle. Pourtant elle est pratiquement inconnue en France et n'a jamais été le sujet d'une biographie particulière, même en Autriche, où, épouse de l'archiduc héritier du trône, elle apparut à la cour de Marie-Thérèse comme une comète scintillante ; pas davantage en Espagne où elle fut choyée par la reine Elisabeth Farnèse pendant sa première enfance, ni à Parme où elle grandit à la cour de son père l'Infant don Philippe et de sa mère Louise-Elisabeth, fille aînée de Louis XV. Il est temps qu'Isabelle de Bourbon soit tirée de l'oubli et que le public français qui s'intéresse à l'histoire prenne connaissance de l'extraordinaire personnalité de cette princesse.

Préface
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Au château royal du Buen Retiro, la cour d'Espagne accueillit le jeune couple avec abondance de fanfares et de festivités, et le peuple l'acclama, comme c'est toujours le cas au début. La reine, apparemment favorablement impressionnée par la nouvelle infante, lui faisait des compliments et le roi lui vouait un amour paternel : elle vécut quelques semaines d'un bonheur encore insouciant qui ne pourra durer.
Bientôt la reine changea d'attitude et entraîna le roi : son esprit cupide et ambitieux était particulièrement contrarié par le fait que la dot n'avait toujours pas été payée (...).
Ainsi commença-t-elle à maltraiter sa bru et à se servir d'elle pour faire pression sur Versailles. (...) La reine ne manque pas de discerner bientôt chez Babet un esprit volontaire qui se dressait contre son emprise; elle essayait de la dompter par de violentes altercations. Il s'y ajoutait une certaine jalousie de belle-mère, habituée à dominer un fils faible qui lui était dévoué. Louise-Elizabeth qui semblait d'abord assez indifférente envers ce garçon vain et enfantin, s'enamoura de lui de plus en plus jusqu'à la passion -ce qui stimula sans doute la nature flegmatique de don Philippe et n'arrangea pas les choses avec sa mère.
Par la suite don Philippe contracta la petite vérole, maladie qui faisait des ravages à l'époque et n'épargnait particulièrement pas les princes. L'Infante dut se séparer de son mari pour "éviter le mauvais air", et se réfugier avec la famille royale au Pardo, château situé hors de Madrid. elle-même souffrait de rougeurs auxquelles elle était sujette et que la nourriture espagnole fort épicée, ainsi que que sa passion pour le chocolat et les pâtisseries, favorisait. Elles lui couvraient visage, gorge et poitrine de dartres purulentes qui la défiguraient et l'affligeaient de telles démangeaisons qu'elle dut dormir avec des gants pour éviter de se gratter. La reine se plaignait violemment qu'on lui avait envoyé une galeuse et la traitait mal, tout en continuant à lui dicter des lettres pour Versailles qui devenaient de plus en plus insistantes.

I. Madrid
Chapitre II. Sa mère : Madame Première épouse le troisième Infant
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Dans le but de déterminer la part d'hérédité et celle des circonstances dans la formation du caractère d'Isabelle, commençons par faire la connaissance de sa mère.
Louise-Elizabeth, surnommée Madame Première, soeur jumelle d'Henriette, naquit alors que Louis XV n'avait que dix-sept ans (...). Elle-même était seulement âgée de onze ans quand son mariage avec l'Infant don Philippe fut annoncé le 22 février 1739. Elle en parut attristée en même temps qu'excitée et souhaitant vivement bien jouer son rôle comme on l'attendait d'elle. (...)

Un mois après l'annonce de ses fiançailles, Madame Première était d'après Luynes, déjà fort consolée présentement sur son départ, et en attend même le moment avec impatience ". Malgré son extrême timidité, "elle paraît avoir de la noblesse et de la dignité" - tout comme plus tard sa fille Isabelle à un âge encore bien plus tendre.

I. Madrid
Chapitre II. Sa mère : Madame Première épouse le troisième Infant
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Ce doux garçon de dix-neuf ans, tendre, courtois et désireux de plaire, mais encore un peu puéril et rendu timide par le caractère dominateur de sa mère, passa sa nuit de noces avec cette fillette de douze ans, bien qu'assez développée pour son âge. Elle était d'une certaine beauté brune et vivace, malgré son nez un peu fort et sa bouche grasse, mais, surtout, son visage était animé par de grands yeux impérieux.
Le lendemain, Philippe V écrivit à Louis XV : " Je crois que votre Majesté sera bien aise d'apprendre que le mariage a été consommé fort heureusement". Et la reine d'ajouter : " Elle nous a tous charmés et moi surtout". Pas pour longtemps -son humeur envers l'Infante ne devant pas tarder à changer.

I. Madrid
Chapitre II. Sa mère : Madame Première épouse le troisième Infant
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Au milieu des convulsions naissantes de la guerre de Succession d'Autriche, Babet se trouva enceinte à treize ans. (...) Enfin, au petit matin du 31 décembre 1741, elle accouche en présence du roi, des infants, de l'évêque et de l'aumonier, tandis que la reine, agenouillée devant elle, lui tient la main. Selon la coutume espagnole, le baptême se fait tout de suite : (...).
Les grands-parents lui offrent une aigrette de diamants et ordonnent un Te Deum et des illuminations. Louis XV reçoit la nouvelle qu'il est devenu grand-père à trente et un ans (...)

I. Madrid
Chapitre II. Sa mère : Madame Première épouse le troisième Infant
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Une beauté mélancolique flotte sur les ténébreuses futaies voisines du fleuve où dansent quelques reflets de lumière. L'infante s'y promène...(...)
" Jamais on ne vit une aussi jolie enfant : elle est très grande pour son âge, son visage est des plus agréables; mais surtout, Sire, c'est son maintien, et l'air de dignité avec laquelle elle reçoit tout son monde. Elle sent déjà ce qu'elle est, à qui elle appartient, et ce qu'elle doit être toujours."

I. Madrid
Chapitre premier
Aranjuez ou la rose de l'Infante
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On attendit encore le douzième anniversaire de Madame Première pour la signature du contrat et la célébration des fiançailles (...) par le cardinal de Rohan le 25 août 1739 devant toute la Cour. Louise-Elizabeth portait un habit noir et or avec une longue mante de réseau d'or en soie, étincelante de pierre précieuses, la traîne soutenue par Madame Henriette ; le portrait de don Philippe, serti de diamants ornait son poignet.

I. Madrid
Chapitre II. Sa mère : Madame Première épouse le troisième Infant
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Quand un choeur entonna : " Un trône vous attend...C'est au sang des Bourbons à les occuper tous ", une corde en elle fut touchée qui ne cessa plus jamais de vibrer et de stimuler ses ambitions.

I. Madrid
Chapitre II. Sa mère : Madame Première épouse le troisième Infant
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