Pour clarifier le travail, nous classerons les idées de Mesmer en trois champs :
le « magnétisme animal » en tant que « fluide universel » correspondant au concept actuel d’« énergie subtile »,
l’hypnose, tant dans ses aspects médicaux que dans l’ouverture qu’elle a créée en face des faits dits paranormaux, c’est-à-dire l’ensemble des « états modifiés de la conscience » ;
la correspondance des phénomènes biologiques avec les astres, ou encore l’astrologie vue sous l’angle strictement matérialiste.
Les sujets ainsi magnétisés commencent par rester les yeux grands ouverts ; alors Pécuchet, que rien n'arrête, utilise un autre moyen ; il aspire par la bouche le souffle nasal des malades pour tirer d'eux l'électricité (pratique recommandée par Pététin4, comme l'a noté Flaubert à plusieurs reprises). Et lorsqu'ils paraissent en état de somnambulisme, on tente l'épreuve fondamentale de l'insensibilité, qui rate : quand on les pique, ils tressaillent. On a ensuite une épreuve de prescription de médicament, puis une autre de lecture à travers un corps opaque, qui ne convainquent pas Vaucorbeil.
Alors, Pécuchet propose à son meilleur sujet de tenter de voir à distance, et elle y réussit parfaitement ; elle se révèle capable de dire au médecin à quoi sa femme, au même moment, s'occupe chez elle : à coudre des rubans à un chapeau de paille. C'est là-dessus que s'achève cette scène fort adroitement conçue et fort riche.