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Citation de enjie77


Les canons-revolvers sont retirés je suis muté à un parc d'artillerie à l'Est de Verdun. Les épaisses couronnes de vieux hêtres nous protègent des aviateurs ennemis, nous tirons et l'on nous tire dessus - en somme une vie paisible et ennuyeuse. Seule la mauvaise nourriture provoque nos récriminations, aux écuries, les officiers payeurs et les sergents-majors mangent du beefsteack et se remplissent la panse, ce qui n'est pas fait pour apaiser les esprits. Pas plus que le nouveau casino que les officiers se sont fait construire au cantonnement, alors que dans nos abris coule la pluie et planches et carton goudronné manquent. Ou encore que, non loin de nos pièces, on construise un abri bétonné, pourvu de tout le confort pour l'état-major. "Ca coûtera 20 000 marks, nous dit un maçon, avec tout ce fric, tu peux supporter plusieurs hivers de guerre!".

Des bruits de feuillées circulent de bouche en bouche, on dit qu'ici des soldats de sont mutinés, que là, d'autres ont fraternisé avec les Français. Ils auraient renversé le jus aux pieds d'un général, abattu un officier dans les tranchées.
L'Empereur vient, au rassemblement, le capitaine désigne ceux qui ont les uniformes les plus propres - c'est ainsi que sont finalement choisis pour la parade, les cuisiniers, les secrétaires et les ordonnances que l'on décore de la Croix de Fer. Les pauvres cons du front n'ont rien à faire là-bas, disent les soldats. Quant à la nouvelle que toutes les munitions à balle doivent être déposées avant de défiler devant l'Empereur, elle déclenche une bruyante hilarité générale.

Pages 65/66
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