L'écologie peut aujourd'hui éviter l'effondrement, climatique aussi bien qu'identitaire. Elle est sans doute la dernière espérance concrète, à la fois matérialiste et intellectuelle, si ce n'est spirituelle, à succéder à la pensée des Lumières, à la critiquer, à la revivifier et à la dépasser. Les combats écologiques transcendent l'Homme lui-même parce qu'ils parlent des générations futures, de la planète telle qu'elle a été et telle qu'elle est en train d'advenir, et du lien entre l'Homme et l'ensemble du vivant. Ce combat écologiste lie l'Homme à quelque chose de plus grand que lui, à une communauté supérieure à toutes: l'Humanité, et son destin. Il parle d'héritage: celui que l'Homme a reçu de ses ancêtres, de ses parents, et celui qu'il transmettra à ses enfants, à ses descendants. Il lui offre la possibilité d'une cause commune à défendre, d'une communauté de destin, aussi bien qu'une philosophie, un mode de vie, une pratique et une politique, c'est-à-dire un projet mobilisateur capable de fédérer, de donner un but à une société et d'en souder tous les éléments poussés dans des logiques individualistes ou centrifuges. Il est un fait social total. Aussi l'écologie peut-elle répondre au doute et au besoin de spiritualité, de dépassement et d'engagement dans des causes plus hautes que soi dont témoigne la jeunesse française, dans ses banlieues comme ailleurs.