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Citation de ledefricheur


Les raisins encore verts, mais déjà lourdement formés pendent sur les fils de la pergola, bricolée avec de vieux tuyaux de récupération. Un lit métallique au sommier défoncé servant de sofa est accolé au mur de la maison sous l’ombre bienfaisante d’un noyer. Dans un coin est stocké tout le matériel de funambules : cordes, barres, ressorts entre un bric-à-brac d’objets accumulés au fil des années. Tamar, désœuvrée, erre dans la cour. Elle s’assoit sur le banc en tapant du pied gauche le rythme de la musique qu’elle chantonne doucement. Elle aimerait avoir un téléphone comme toutes les adolescentes qu’elle voit quand elle va en ville. Elle pourrait ainsi écouter toutes les musiques qu’elle veut. Elle a souvent demandé au vieux, mais il dit que c’est une dépense inutile, un gadget pour enfants de riches.
Le bruit d’un moteur la sort de son désœuvrement, Tamar se lève. C’est la Mercedes noire du fils des voisins, un ancien modèle, s’alourdissant sur les amortisseurs. Montant sur le banc, elle observe le va-et-vient de la famille à travers les barreaux de la palissade. Elle connaît bien Lévon, sa femme Ani, un peu moins la jeune fille. Tamar sait qu’elle s’appelle Loussiné, mais elle vient peu souvent voir ses grands-parents. Il y a le mouvement simple et libre de ses longs cheveux roux quand elle se dirige vers l’entrée de la maison. Tamar regarde ces cheveux, la beauté rousse, éclatante en traînées de lumière qu’elle laisse derrière elle. Loussiné se jette dans les bras de sa grand-mère.
— Tatik djan, comme tu m’as manquée !
— Qakhtsér, tu es le sucre de mon âme.
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