Elle alluma une cigarette et resta maladroitement plantée au milieu du salon comme si elle avait peur de bouger ou de s’asseoir. Je me dépêchai de ramasser les coussins par terre et remis le canapé en place. Je me retournai en réalisant qu’elle aurait besoin d’un cendrier et je partis rapidement dans la cuisine. Je savais que j’aurais dû être horrifié, voyant ma petite vie bien rangée mise sens dessus dessous comme si j’avais été victime d’un cambriolage. Au lieu de cela, tout ce désordre m’excitait en me rappelant la façon dont Chad pantelait, me suppliant de le prendre plus brutalement, plus profondément tandis que je le martelais sur le plan de travail en renversant la boîte de Cheerios.
J’essayai de déglutir en réajustant mon jean. Je secouai la tête puis me frappai violemment au visage, réalisant que je devais revenir à la réalité. Je récupérai le cendrier du placard à côté de l’évier et me précipitai vers Annie qui se tenait toujours au milieu de la pièce.
— Les hommes puent, mais ils puent bon.
Et je me mis à grogner comme un animal, ce qui me fit cette fois franchement rire.
— Maintenant il faudrait que j’arrive à capturer toutes ces odeurs dans un aérosol que j’appellerais le Révulse-Annie – un répulsif naturel anti sœurs lesbiennes et encombrantes révolutionnaires ! Avertissement : ce produit peut entraîner des fuites anales dues aux incontrôlables et violentes érections de votre petit ami. Disponible dans toutes les grandes surfaces !
— On ne peut jamais connaître quelqu’un complètement, n’est-ce pas ? Je veux dire, nous changeons, nous mûrissons, nous grandissons continuellement. Chaque jour, nous sommes confrontés à de nouvelles influences extérieures qui nous obligent à prendre des décisions qui nous amènent à faire un ou deux pas dans une direction ou une autre, modifiant constamment notre cours. Une vie sans surprises est-elle une chose que tu veux ?
— Je ne sais pas si les gens changent éternellement.