Au commencement du siècle passé [XVIIIe s.] la maison de Savoie, en lutte avec les Grimaldi, ayant appris qu'un document du cartulaire était une pièce probante pour leurs droits, n'avait pas hésité à faire arracher deux feuillets du manuscrit et à les faire expédier à Turin.
Dans une première visite que nous fîmes l'automne passé au dépôt du chapitre de Nice, nous découvrîmes six feuillets de parchemin, qui par leur format et par leur caractères paléographiques devaient faire partie du volume dont était le fragment de Turin. On a observé sur cette page la numérotation fait dans la première moitié du siècle passé et qui allait du chiffre 113 au 126. C'était donc 112 pages qui manquaient encore, sans compter les quatre de Turin, qui n'avaient pas de numérotation.
Finalement cette année nous avons éprouvé un vrai bonheur en retrouvant le reste du volume, qui depuis longtemps devait être séparé de l'autre fragment, car sur la page 112 se trouvait une tablette avec l'inscription : "carte inutili che se conservamo per la loro antichita."
En rapprochant les trois fragments, on voit très bien qu'il se formaient jadis un seul volume ; [...]