J'aimerais à poursuivre dans la littérature le parallèle que j'ai commencé à établir entre les Basques d'une part, et de l'autre, les Béarnais et les peuplades des Pyrénées centrales. Mais ici, je me trouve arrêté par la prodigieuse diversité du langage. Les dialectes du Béarn et des Hautes-Pyrénées relèvent de la langue d'Oc, et sont frappés du sceau de la civilisation romane : mots, phrases, tournures, syntaxe, sont l'uniforme livrée imposée par la conquête à la pensée indigène ; cette pensée , graduellement modifiée par l'influence latine, les us du moyen-âge, les chants des troubadours , par une longue vie commune à tout le Midi de l'Europe, offre difficilement des termes de comparaison avec le génie basque, resté sur quelques points primesautier et sauvage. On ne saurait prononcer que l'esprit du Béarn se trouve incompatible avec des sources basques ; mais dans les lettres, du moins, les rapports, s'il en est, me semblent très éloignés, et notamment le sel des rondeaux béarnais est plutôt gaulois que basque.
(Introduction)
Le diable répondit : : "je te tiens quitte de tes bœufs et je te servirai, mais à la condition que tu me cèderas ton épouse.
_je le voudrais, reprit le paysan, que je ne le pourrais point. Je ne dispose pas de mon épouse. La femme n'est point à l'homme, mais elle est à elle-même."