Faut-il montrer la vitalité persistante de ces hochets de la vanité et de la coquetterie qui résistent à tant d'assauts, et qui, brisés, fondus, pulvérisés, reparaissent bientôt sous une forme nouvelle aux bras, au cou, à la ceinture des soldats, au front des chefs, à la gorge des femmes ?
Que les bijoux, alors, colliers ou bracelets, bagues ou pendants d'oreilles, soient destinés à quelqu'un de riche, qu'ils aient l'ampleur, la noblesse, qu'ils rappellent, parles lignes maîtresses du dessin et leur somptueuse
coloration, le style et le décor des édifices nationaux, ou que, plus modestes, ils ne servent qu'à l'usage des classes moins aisées, ils ont cette parenté quasi religieuse, cette communauté de signification mystique.
A Rome on eut également la passion des bijoux, et presque chacun de ceux-ci fut d'abord un insigne. Par exemple, l'anneau était la marque de l'autorité. Ceux que portaient les sénateurs, les ambassadeurs, étaient d'or. Les phalères ou plaques, les torques ou colliers, les armilles, sortes de pesants bracelets, étaient, pour les officiers, des insignes de commandement.