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Citation de Ahoi242


De façon remarquable, Le Gai Savoir exemplifie cette singulière écriture nietzschéenne qui combine l’aphorisme et le style poétique. Même si l’aphorisme n’est pas nouveau chez lui (on le trouve déjà dans Humain trop humain en 1878 et dans Aurore en 1881), il met ici littéralement en acte la défaillance, la crise de la pensée. Deleuze, dans le petit livre sur Nietzsche qu’il publie en 1965, choisit d’ouvrir la présentation du philosophe par ces quelques lignes qui mettent en exergue l’aphorisme nietzschéen : « Nietzsche intègre à la philosophie deux moyens d’expression, l’aphorisme et le poème. Ces formes mêmes impliquent une nouvelle conception de la philosophie, une nouvelle image du penseur et de la pensée. À l’idéal de la connaissance, à la découverte du vrai, Nietzsche substitue l’interprétation et l’évaluation19. » L’aphorisme en effet est constamment mis au service des ruptures logiques de raisonnement, des chausse-trapes où le lecteur est invité à tomber s’il s’attend à suivre paisiblement le fil logique d’une argumentation. L’aphorisme est une puissance d’erreur et d’errance, une force de ratage qui déstabilise la forme de la vérité et du sens. L’aphorisme, si l’on veut, c’est le « Pèse-Nerfs » de Nietzsche.

Créativité de la crise
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