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Citation de Partemps


Allons plus loin. Lire Finnegans Wake oblige chaque lecteur à faire l'expérience d'une
incessante transgression des limites : insupportable parfois, affrontée avec jubilation souvent,
cette expérience requiert de chacun qu'il outrepasse les frontières de sa langue et de son identité;
que sa langue maternelle soit ou non l'anglais, le lecteur éprouve au fil du texte la porosité des
frontières, à mesure qu'il lit simultanément plusieurs idiomes et entend dans toute langue son
autre qui la creuse. Il ne peut lire que s'il accepte de perdre momentanément la fixité de ses points
de repères linguistiques, culturels ou psychiques pour se perdre dans le meandertale d'un livre où
se dissout toute identité. Il n'y a plus un auteur mais une multitude de voix enchevêtrées et
confuses qui répètent et déforment à loisir l'ensemble des textes de la culture universelle, plus de
personnages mais des ectoplasmes pluri-identitaires et entremêlés qu'on finit par confondre, plus
de langue fixe mais un flot babélien d'idiomes entrelacés, plus de certitude sur aucun plan
puisque l'on ne peut jamais savoir à coup sûr ce qu'il convient de lire ou de comprendre : "But the
world, mind, is, was and will be writing its own wrunes for ever, man, on all matters that fall
under the ban of our infrarational senses" (19.35-36)2
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