Puis il y a le rêve. Nous vivons dans une société qui nous assassine moralement avec son principe de précaution et son "pragmatisme". Le raisonnable tue. Se traiter comme une porcelaine fragile parce qu'on a un certain âge, vivre entre les médecins, les boîtes de pilules qu'il prescrit et le laboratoire d'analyses, entre la peur de la grippe et celle d'attraper une turista, c'est se mettre derrière les barreaux.
Vivre la vie, c'est prendre des risques. C'est partir sur les chemins si l'on en a envie. C'est écouter les rêves d'enfant que l'on avait mis dans le boisseau et en faire quelque chose avant de quitter ce monde. Comme l'écrit avec humour Jean-François Vézine, un psychologue québecois : "Tout se passe avant 100 ans". Et il prône de laisser entrer le hasard, de l'inviter même, alors que notre premier réflexe est de tout avoir sous contrôle.
Pour moi, la retraite a surtout été l'accès à la liberté. Besoin de liberté pour accueillir dans ma vie d'autres choses que j'avais déjà en moi mais en attente derrière la porte.