Pérochon avait acheté cette maison sous la pression de sa femme : elle estimait qu’il devait posséder un lieu à la hauteur du Goncourt qu’il venait de recevoir.
Il a d’ailleurs pu l’acheter grâce à l’argent du prix. Il était quelqu’un de très humble, modeste instituteur de Vouillé, il ne se trouvait aucun talent, se décrivant comme “ un écrivaillon ”…
Il aimait tellement son métier que ses élèves ont été les premiers à “ profiter ” du prix : le jour où Georges Clouzot est venu lui apporter le télégramme l’informant qu’il était le lauréat du Goncourt, le 11 décembre 1920, Pérochon leur a fait acheter des oranges. A cette époque, c’était un vrai luxe…
Rue Basse
Les Bains-Douches
Ce bel immeuble expérimenta l'économie collaborative bien avant l'heure... C'était au temps où l'eau courante ne l'était guère. Ici, dès 1913, derrière cette façade inspirée de l'Art Nouveau, Niortais et Niortaises-chacun de leur côté !- faisaient, une fois la semaine, salle de bain commune. (p. 181)
Héritages
Avenue de Paris- Les Italiennes
Il suffit souvent de peu de pas pour se retrouver, mû par une sourde envie d'ailleurs, très loin de chez soi. Dans quelque cité toscane ou napolitaine, par exemple. C'est là le pouvoir magique de singulières maisons niortaises d'hier qui, résistant au conformisme architectural de leur temps et de leur région, se voulaient à jamais différentes en leur pays niortais. Et elles le sont encore. (p. 8)
Quai de la Préfecture, quai Belle-Ile, rue Baugier, Chemin des pêcheurs...
Les Passerelles
Passerelle : ce nom, aérien , tout en élégance et féminité, donne des ailes à ceux qui veulent passer d'une rive à l'autre. Au fil des ans, au gré des besoins et des attentes , ces privilèges de piéton, mécanos de bois et de fer, se sont multipliés sur le dos d'une Sèvre consentante. Aujourd'hui, les passerelles qui jalonnent le parcours niortais du fleuve se comptent à la dizaine . Lorsqu'on les emprunte, il est tentant de faire, en leur milieu, une halte suspendue, pour regarder le courant, gris ou vert selon les saisons, se précipiter vers la grande bleue en emportant le reflet de nos visages. Les passerelles font de nous des voyageurs immobiles. (p; 90)