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Citation de Charybde2


Un jour, après une plongée avec V., autour de la mi-juillet, j’ai rêvé qu’il me rappelait parce qu’il avait besoin de moi et du break. Je lui disais que Cosmos allait en avoir besoin pour descendre en Espagne. Ponce soupirait et disait qu’il aimerait sans doute bien descendre par là-bas, lui aussi, mais qu’il fallait finir le boulot ici, avant, puis il raccrochait. Mais au lieu de le rejoindre dans les villas, j’allais plonger. Quelque chose comme six mois passaient, sans détails. On ne partait pas dans les îles. V. continuait de m’apprendre à plonger de plus en plus profond dans une eau de plus en plus froide. Ricardo vieillissait. J’avais repris quelques contrats d’intérim, mais mon rêve n’était pas assez précis pour que je sache pour quelles boîtes je travaillais. Un jour, les flics débarquaient à la poursuite de Ponce. Ils avaient trouvé mon numéro sur un morceau de brique de lait en carton qui lui servait de pense-bête et sur un ticket de parking. Je marchais sur la pointe des pieds jusqu’à la porte et je n’ouvrais pas. Les flics repartaient en empruntant l’escalier plutôt que l’ascenseur. Il y avait ensuite une coupure dans le rêve et je me retrouvais en Espagne, à mille lieues de ces histoires de téléviseurs. Une histoire de crique payante, marée haute, un agent qui fait le lien en contrôlant son identité, des touristes qui commencent à s’installer sur des transats sans remarquer l’arrestation, des vaguelettes qui caressent le sable sec. Une maison d’arrêt où fabriquer des petits paniers en tiges de plastique, des écrans allumés qu’on ne regarde pas, un jugement sévère. Je voyais ensuite des panoramas maritimes se recouvrir de nuages qui prenaient la forme de mon visage vieilli. Un des nuages chuchotait : sortir d’un mur pour entrer dans un autre. Le studio vide, la tentation de retourner chercher une TV avec l’hiver qui commence, une course-poursuite sur plus de vingt-cinq kilomètres de voie express, des hélicoptères en rase-mottes avec des caméramans. Le break filait comme sur des rails entre les autres usagers de la route. Puis un discours sur la nécessité de partir en mer pour ne pas recommencer. Des flashs d’un chalutier-usine, puis d’une ligne de ferry avec tous les passagers pris de mal de mer. Juste avant de me réveiller, je voyais un flic prendre quatre des nombreux téléviseurs qui n’avaient jamais été réclamés. Il se paramétrait un home cinéma. Le premier programme était un plan fixe sur l’océan. Le flic disait : il n’y a plus qu’en mer qu’on est bien. Puis je me réveillais.
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