AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de michelekastner


Fabienne Kanor
J'étais trop jeune pour apprendre, trop petite pour grimper aux branches, me rappeler le chemin de ces cases où veillent ceux qui ne sont pas morts. J'ignorais tout du monde lorsqu'ils m'ont prise. Parce que je ne savais pas ce que pleurer veut dire, j'ai crié quand j'ai vu l'eau tomber. Tant d'eau sous mes paupières, comment était-ce possible ? J'ai regardé le ciel, observé les nuages. En vain. J'ai cherché le fleuve. Fouillé le paysage. Rien. C'était dans mon corps qu'il s'était mis à pleuvoir. Dans mes yeux, grands ouverts, que la rivière roulait, m'entraînant loin du village, en cette mer où elle venait chaque jour se perdre. Sans bouche pour les nommer, les mots sont tombés. Joie, sourire, enfance, sauterelles, baobabs... Ils ont coulé les mots, sans rien dire. Ce n'est que longtemps après que je l'ai su. Quand il n'est plus rien resté, j'ai ouvert la bouche. Le vide. Le silence.
Commenter  J’apprécie          00









{* *}