AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Bibliographie de Fanny Benedetti   (1)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (9) Ajouter une citation
9. Excipit : « Cependant, depuis une dizaine d'années, une nouvelle vague féministe semble voir le jour : celle d'une nouvelle génération radicale et inclusive, qui souhaite se déconstruire, plus largement gagnée à la pensée féministe et ayant recours à divers moyens d'action pour faire entendre la parole féministe, comme les réseaux sociaux, les collages, les manifestations renouvelées dans leurs formes d'expression au sein de Pink Blocks, etc.
Si certains et certaines ont pu parier sur la fin du féminisme, il n'en est rien. Ce dernier s'adapte, évolue et permet continuellement de poser et repenser les enjeux de société de son époque. Le féminisme est ancré dans les luttes présentes et dans celles à venir. Il est un garde-fou contre les mouvements conservateurs et réactionnaires. Il ouvre les possibilités d'imaginer et de construire des sociétés plus égalitaires, où les normes de genre ne seraient plus des carcans oppressants.
L'enjeu reste maintenant de savoir si, et de quelle manière, cette nouvelle vague ambitieuse parviendra à faire avancer efficacement l'égalité de genre, auprès des gouvernements, institutions et sociétés patriarcales, alors que vingt-cinq ans ont déjà passé depuis les engagements non tenus pris à Pékin. » (p. 178)
Commenter  J’apprécie          20
6. « Les campagnes anti-genre usent de contextes historiques, comme les crises économiques, la montée du populisme ou les crispations identitaires, favorables à des rhétoriques réactionnaires. Elles jouent sur la peur en disant que les lois progressistes mettent en danger les populations occidentales, la famille et l'organisation traditionnelle de la société. Ces campagnes surfent sur une critique du "système" pour survivre et être visibles politiquement. Cécile Béraud explique que les campagnes anti-genre sont des alliances stratégiques de survie politique, à l'image des partis de droite et la Manif pour tous. Une de leurs forces est leur capacité à former des alliances transnationales et à s'exporter à travers une circulation de leurs positions par les réseaux sociaux. […]
Enfin, il existe aussi des mouvances anti-genre au seine même du féminisme. Comme expliqué précédemment, les rhétoriques anti-genre s'en prennent aux avancées pour les droits des femmes, mais aussi, et tout particulièrement, aux droits des personnes LGBTQIA+. Certaines féministes reproduisent une vision biologisante et naturalisante des genres à travers un discours transphobe, excluant les personnes transgenres des luttes féministes. Ces féministes sont appelées "Trans-exclusionary radical feminist" ou TERF. » (pp. 101-102)
Commenter  J’apprécie          00
8. « La France et le port du foulard.

En France, les tensions entre féminisme séculier et religieux sont illustrées par le discours contre le port du foulard par les femmes musulmanes. […] Le débat se situe encore une fois sur le contrôle du corps des femmes (Karimi, 2019). Comme le rappelle Leïla Slimani lors d'un débat télévisé en 2020, il y a "une différence entre être contre le voile et s'attaquer aux femmes voilées". Le discours français anti-voile a pour conséquence d'augmenter la stigmatisation à l'encontre des femmes voilées en France. Augmentant les violences et discriminations à leur égard (par exemple les femmes portant le foulard qui ne peuvent accompagner des enfants lors de sorties scolaires).
Dans ce débat, les premières concernées sont inaudibles ou leur parole dévaluée. Toutes les femmes portant un foulard ne sont pas des personnes opprimées contrairement à ce que le discours majoritaire tend à faire penser. Porter un foulard est le plus souvent le résultat d'une quête spirituelle individuelle non linéaire. Des femmes décident de se voiler, de se dévoiler, de se re-voiler, dans certains moments et pas dans d'autres, etc. [...] » (encadré, p. 148)
Commenter  J’apprécie          00
4. « Classification des différentes sphères où les violences de genre à l'encontre des femmes et des filles se produisent.

- Violence dans la famille – comme la violence domestique ; physique et/ou psychologique ; le viol conjugal ; la pédocriminalité incestueuse ; l'exploitation sexuelle par la famille ; l'avortement sélectif en fonction du sexe et infanticide ; les pratiques traditionnelles telles que les mutilations sexuelles féminines ; pratiques liées à la dot ; les lois religieuses/coutumières.
- Violence dans la communauté – comme le viol/agression sexuelle ; le harcèlement sexuel ; la violence au sein des institutions ; la traite et toutes les formes d'exploitation sexuelle ; la violence à l'égard des femmes travailleuses migrantes ; et la pornographie [controversée].
- Violence perpétrée ou tolérée par l’État – telle que la violence sexiste pendant les conflits armés ; violence en détention ; impunité des violences sexistes et sexuelles ; violence contre les réfugié.es et les personnes déplacées à l'intérieur du pays (PDI) ; et la violence à l'égard des femmes issues de groupes autochtones et minoritaires. » (encadré p. 75)
Commenter  J’apprécie          00
3. [Rapport ONU – Femmes, 2020, p. 2] : « De nos jours, une fille de 15 ans vivant dans le monde en développement a plus de chances que jamais. Par rapport aux générations précédentes, il y a moins de risques qu'elle vive dans une extrême pauvreté et il y a plus de chances qu'elle puisse grandir en bonne santé et bien nourrie. Le taux de mortalité maternelle a chuté de 38% entre 2000 et 2017, mais il reste très élevé dans certaines régions du monde. Au niveau mondial cependant, les femmes âgées de 25 à 34 ans ont 25% plus de risques que les hommes de vivre dans une pauvreté extrême (avec moins de 1,90 $ par jour). Bien que le nombre d'enfants non scolarisés dans le primaire et le secondaire ait presque été divisé par deux depuis 1995, 32 millions de filles en âge d'aller à l'école primaire ne fréquentent toujours pas d'école. Le taux de mariage d'enfants est passé d'un sur quatre à un sur cinq, mais 650 millions de femmes vivant dans le monde aujourd'hui se sont mariées avant leur 18e anniversaire. La politique reste un domaine principalement masculin, trois quarts des sièges parlementaires étant occupés par les hommes. » (p. 68)
Commenter  J’apprécie          00
2. « Une des définitions que l'on pourrait donner de la "diplomatie féministe" est celle-ci : un engagement considérant l'avancée de l'égalité de genre comme une priorité de l'action diplomatique et s'efforçant à travers le 'soft power' (influence dite 'douce', s'illustrant à travers les produits culturels et les échanges) de sensibiliser à la question. Les États pourraient faire d'un engagement minimum pour l'égalité une condition nécessaire à toute collaboration avec d'autres pays. Ils pourraient de la même manière limiter les alliances avec les pays bloquant voire œuvrant à la régression des droits des femmes, des diversités de genre et d'orientation sexuelle au niveau national et international. Dans cette perspective, l'engagement pour les droits fondamentaux et l'égalité de genre ne serait pas sacrifié au détriment d'intérêts économiques ou militaires. […]
Un autre moyen pour évaluer l'engagement féministe d'un pays consiste à mesurer sa politique de genre et le financement associé, notamment sur les enjeux internationaux de "genre et développement" dans le cadre de l'aide au développement. » (p. 56)
Commenter  J’apprécie          00
5. « Comptabiliser le travail domestique ?

Plusieurs initiatives visent à introduire l'économie du 'care' et le travail domestique dans la mesure du PIB et plus largement, dans les données et modèles macro-économiques. On peut citer à ce titre les travaux menés par l'ONU et l'OCDE.
L'introduction d'indicateurs économiques entend visibiliser ces activités cachées, dans le but de collecter de l'information et pouvoir proposer des solutions.
Les économistes ne sont cependant pas unanimes sur la manière de mesurer le travail domestique. Du côté des féministes, la comptabilisation du travail domestique entraîne une crainte de sa "marketisation" et de sa réappropriation par le capitalisme. Elles alertent également sur le fait que donner un salaire pour le travail domestique ne doit pas être un outil dissuasif pour les femmes de travailler à l'extérieur de la sphère domestique comme a pu l'être le congé parental de droit après l'arrivée d'un second enfant. » (encadré p. 85)
Commenter  J’apprécie          00
1. « Intégration d'une perspective de genre. [« Gender mainstreaming »]

Le Conseil Économique et social des Nations unies (Conclusions concertées de l'ECOSOC, 1997) définit l'intégration d'une perspective de genre de la manière suivante :
"Intégrer une démarche d'équité entre les [genres], c'est évaluer les incidences pour les femmes et pour les hommes de toute action envisagée, notamment dans la législation, les politiques ou les programmes, dans tous les secteurs et à tous les niveaux. Il s'agit d'une stratégie visant à incorporer les préoccupations et les expériences des femmes aussi bien que celles des hommes dans l'élaboration, la mise en œuvre, la surveillance et l'évaluation des politiques et des programmes dans tous les domaines – politique, économique et social – de manière que les femmes et les hommes bénéficient d'avantages égaux et que l'inégalité ne puisse se perpétuer. Le but ultime est d'atteindre l'égalité entre les genres." » (encadré, p. 48)
Commenter  J’apprécie          00
7. « Les écoféministes ne sont pas exempts de critiques, parmi lesquelles la crainte des féministes d'une re-essentialisation du rôle des femmes, en défendant un lien qui serait intrinsèque avec la nature et les qualités qui lui sont associées (à savoir fragilité, beauté, etc.). Une autre critique se situe dans le champ de l'action. Les féministes critiquent l'apparition d'une nouvelle charge mentale et reproductive pour les femmes : celle de "sauver" l'environnement avec un retour à des pratiques de consommation et de production plus "traditionnelles" historiquement genrées et lourdes en temps (fabriquer la lessive, coudre, cuisiner, etc.). » (p. 130)
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Fanny Benedetti (1)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz Escalier 11-2020.

L'Archipel du Goulag

Louis Aragon
Alexandre Soljenitsyne
Jean-Paul Sartre

19 questions
46 lecteurs ont répondu
Thèmes : escalierCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}