Solène ne supporte pas de ne pas être tenue au courant en temps et en heure de l’endroit où est sa fille, ce qu’elle fabrique avec sa « belle-mère », si elle s’égratigne les genoux, comment, pourquoi, si elle fait une blague et que personne ne l’écoute, si elle a des moustaches de Nutella, si elle colle des coquilles de pistache sur ses ongles pour faire joli, si elle a du chagrin, un rhume ou tout simplement une envie de serrer sa maman contre elle alors qu’on lui explique qu’il faut qu’elle soit raisonnable. Solène ne supporte pas l’ignorance à laquelle on l’astreint. Cet état d’impuissance permanent, ce « ne pas être là », ce « laisser-faire » qui l’exclut du meilleur de la vie. (p. 72)