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Biographie :

Farid Zine-Eddine Bencheikh est docteur en criminologie, d'orientation psychanalytique et maître de conférence en psychologie criminelle à l'institut de Droit d'Alger.
Sa pratique l'a conduit notamment au sein des prisons d'Ile-de-France.

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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Dieu est mêlé à tous les malentendus, il est complice des humains et son omniprésence dans la vie quotidienne ne laisse aucune chance à l'esprit de l'enfant de se développer dans la logique de l'interrogation savante. La superstition prévaut, les fantasmes s'excitent et le cortège symptomatique se déploie en toute impunité, puisque la référence à Dieu est toujours là pour affirmer sa volonté implacable, qui fait halte à toute interrogation au-delà de certaines limites. Il suffit d'évoquer le nom de Dieu et d'avoir recours à sa volonté pour avoir accès au droit de l'interprétation erronée et à tous les délires.

p. 33 et 34
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En vérité, il n'y a de Dieu pour les terroristes que leurs propres pulsions.

p. 46
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L'idée de passer à l'acte criminel doit être mûrie et traverse des étapes. Elle commence par une apparition timide dans l'esprit de la personne, sous l'effet des surgissements soudains des représentations de la pulsion agressive. La durée de ses apparitions est très limitée dans le temps, car elles subissent la censure immédiate de la conscience morale. Ensuite, encouragées par des discours incriminatoires et provocateurs, les pensées malsaines sont discutées au niveau de la conscience. Un dialogue s'établit entre la conscience, celle-ci étant prisonnière de l'atmosphère actuelle, et les revendications pulsionnelles, c'est ce qu'on appelle l'acquiescement mitigé. Une sorte d'hésitation apparaît au niveau de la conscience. Cette dernière étant sous l'effet constant des discours dont la teneur vise l'anesthésie de la partie chargée de la censure, laisse libre cours au déchaînement des pulsions agressives. Le consentement est acquis par la conscience, à moitié paralysée. L'idée du passage à l'acte est mûrie. Quand ce seuil est franchi, la violence n'a plus de retenue.
Il en est de même pour les groupes qui commencent par la discussion et la consultation sur la légitimité de leur propre regroupement, pour aboutir vers la fin à la prise de décision du passage à l'acte criminel. Les arguments avancés au cours des discussions sont hétéroclites, mais convergent tous vers la possibilité de légitimer la violence.

p. 26 et 27
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Dieu est, dans l'esprit des terroristes, mêlé au sang des victimes, car, d'après eux, cette pratique n'est pas autre chose qu'une réalisation de sa volonté. Une légitimation des actes criminels aussi barbares et aussi cruels est toujours possible à travers l'emprunt du discours religieux. Ce phénomène est très proche du mécanisme d'autodéfense qu'on retrouve chez les grands psychotiques. Le propre du délire psychotique est d'avoir recours aux grands systèmes philosophiques, mystiques ou religieux pour justifier le surgissement des pulsions de toute espèce.

p. 42 et 43
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Emma Goldman soulignait à ce sujet que pour comprendre la psychologie d'un terroriste il faudrait regarder plutôt du côté de sa vie privée que de son environnement politique et social.

p. 23
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La lecture de ce qui se prononce à partir de l'inconscient, où naissent les pulsions, ne peut être possible qu'en effectuant un retour sur les lieux et les conditions élus qui permettent le passage à l'acte. Le sens réel du crime devient saisissable une fois les faits reconstitués. Embelli par le discours de son auteur, après coup, le scénario prend sa forme définitive.

p. 106
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La psychanalyse promeut l'auteur de l'acte à une position de sujet et non à celle d'objet. L'interprétation psychanalytique renvoie le sens de l'acte, à une chaîne de signifiants articulables à la structure psychique de l'auteur et au mode d'expression qui lui est propre. La psychanalyse irréalise le crime, elle ne déshumanise pas le criminel.
[...]
Le criminel est un être humain qui, pour exprimer sa position dans le monde, procède à des choix d'une manière consciente ou inconsciente. Le choix s'étend sur tout le processus criminel : de l'idée du crime elle-même au passage à l'acte, passant par le choix de la victime, la catégorie à qui s'adresse l'acte dans sa stratégie symbolique, l'endroit, la manière de l'exécution en fonction des facteurs situationnels, le raisonnement limité, le conflit interne, etc.

p. 104
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Pour rendre l'idée de la mort plus agréable et afin de réanimer la pulsion de destruction, les écrits subversifs insistent sur les versets coraniques et les dires du Prophète qui évoquent le Paradis et la vie éternelle après la mort, où tous les plaisirs sont permis. La mort devient elle-même objet de convoitise et recherchée par le raisonnement des terroristes. Les citations suggestives de ce genre abondent dans les discours des prêcheurs de la mort. Le statut de martyr est réservé à ceux qui meurent dans le champ de la lutte.

La mort dans le champ de la lutte est conçue, non seulement comme une voûte céleste donnant accès à une vie meilleure, mais elle lave tous les péchés que l'individu aurait commis dans sa vie.

p. 37
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La psychologie de la délinquance ne néglige aucun aspect du processus criminel, de la naissance de l'idée criminelle jusqu'à la consommation de l'acte et le sens que lui donne son auteur. L'interprétation ne s'arrête pas au passage à l'acte, elle s'étale à la période post-délictuelle. Le comportement du délinquant, après la consommation de l'acte, est aussi signifiant que les motivations premières. C'est la raison pour laquelle l'introduction des psychologues-analystes dans les milieux carcéraux s'avère indispensable. La symbolique de l'acte ne peut être comprise sans retour au discours de l'auteur de l'acte.

p. 105
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Le mécanisme psychologique commun consiste à incriminer (étiqueter), au préalable, une ou plusieurs cibles, en leur attribuant la responsabilité de la misère psychologique et sociale dont souffre une grande majorité du peuple. Cette responsabilisation, quelquefois universalisée, est élevée au rang de crime contre l'humanité toute entière. Ces trois dimensions individuelle, sociale et universelle ne sont pas sans rapport avec le sentiment commun de tous les terroristes du monde, qui renforce leur solidarité spontanée, malgré la divergence de leurs tendances et leur hétérogénéité.

p. 21 et 22
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