En Mésopotamie, sur nos terres entre le Tigre et l’Euphrate, j’ai découvert le français en même temps que l’arabe à l’école. On pouvait apprendre toutes les langues, même le martien s’il existait, mais le kurde que je parlais avec mes frères et sœurs et les enfants du quartier était interdit. J’ai grandi avec cette idée que ma langue maternelle était celle des paysans bouseux, des exclus, des damnés de la terre. page 54