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Citation de Partemps


Je songe et je me perds, dédoublé d'être moi et cette femme...Une grande fatigue, tel est le feu noir qui me dévore...Une grande soif passive, telle est la vie fausse qui m'oppresse...
(...)
Dehors, le petit jour tellement lointain ! et la forêt tellement ici, devant d'autres yeux miens !
Et moi qui, loin de ce paysage, en viens presque à l'oublier, c'est alors même que je l'ai qu'il me manque, et en m'y promenant que je le pleure et le désire...
Les arbres ! Les fleurs ! La fuite des chemins sous les feuillages !...
Nous marchions parfois, nous donnant le bras, sous les cèdres et le arbres de judée, et ni l'un ni l'autre ne pensait à vivre. Notre chair était pour nous un parfum vague, et notre vie un écho de bruit de source .Nous nous donnions la main, et nos regards se demandaient ce qu'il en serait si nous étions sensuels et désirions réaliser charnellement l'illusion de l'amour..
(...)
Notre rêve de vivre nous précédait, ailé, et nous avions pour lui un sourire égal et étranger, fruit combiné de nos âmes sans regard échangé, sans que nous connussions l'un de l'autre davantage que la présence appuyée d'un bras sur l'attention offerte de l'autre bras qui le sentais.
Notre vie n'avait pas de dedans. Nous étions dehors et autres. Nous ignorions tout de nous, comme si nous étions apparus à nos âmes au terme d'un voyage à travers des songes...
(...)
Là-bas, nous savions par une intuition qui assurément n'était pas nôtre, que ce monde meurtri où nous serrions deux, s'il existait, se trouverait au-delà de la ligne extrême où les montagnes sont des souffles de formes, mais au-delà il n'y avait rien.Et c'était à cause de la contradiction qu'il y avait à savoir cela que notre heure y était sombre comme une caverne en pays superstitieux, et que la sensation que nous avions était étrange comme le profil mauresque sur le ciel d' un crépuscule automnal...

pp 144-145
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