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Critiques de Florence Autret (5)
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Angela Merkel : une Allemande (presque) com..

Angela Merkel intrigue autant qu’elle fascine. Chancelière fédérale depuis 2005, elle est pourtant presque une inconnue. On la repère sur les photographies officielles par ses vestes de couleur qui tranchent sur les costumes sombres de ses confrères.

A part cela, on sait peu de choses sur elle. Allemande de l’Est, scientifique de formation, elle entre en politique sous l’aile protectrice d’Helmut Kohl. Méthodique et travailleuse, pour ne pas dire besogneuse selon certains, personne ne se méfie vraiment de cette femme apparemment effacée. Et pourtant…

Cette biographie solidement documentée démonte tous les enchainements d’une carrière sans faute et les mécanismes d’une pensée politique appliquée aux moments clés de l’histoire européenne. Que ce soit à Berlin, à Bruxelles, dans les coulisses de la CDU ou de la diplomatie européenne, Angela Merkel impressionne par son courage, son sens de l’histoire mais aussi sa solidité et une absence d’esbroufe dans un monde ultra masculin.

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L'Amérique à Bruxelles

Début 2005, la journaliste Florence Autret a publié une note d’une cinquantaine de pages dans "La république des Idées" intitulée « Bruxelles – Washington. La relation transatlantique sur le métier » Deux ans plus tard, elle prolonge son travail dans un ouvrage de deux cent pages intitulé "L’Amérique à Bruxelles". Cet intitulé est aussi le nom du blog lancé par Florence Autret en février 2007 où elle présente « l’actualité européenne relue sous l’angle de la relation transatlantique » .



Cet angle d’attaque n’est pas inintéressant. Si les relations bilatérales que l’Amérique entretient avec les Etats européens sont bien documentées, on ne s’est guère intéressé au lien qui unit désormais Washington aux institutions européennes.

Pourtant, comme le montre Florence Autret dans le premier chapitre de son ouvrage où elle revisite l’histoire de la construction européenne à l’aune de l’influence américaine, Washington y a joué un rôle décisif. Elle souligne que « les Etats-Unis (…) ont été de fervents et assez constants défenseurs de l’unification européenne à ses débuts » (p. 24). L’entourage américain de Jean Monnet, notamment William Tomlinson, l’attaché financier de l’ambassade américaine à Paris, lui tient la plume dans l’espoir que l’Europe assume aussi rapidement que possible sa défense face à la menace soviétique. Le rejet de la CED est une grave désillusion pour les Américains qui changent leur fusil d’épaule et accueillent l’Allemagne dans l’OTAN élargie. Du coup, l’intégration européenne change de nature du point de vue américain, sans perdre son intérêt : « à défaut de contribuer à assurer la défense de l’Europe, l’intégration peut rimer avec libéralisation du commerce et expansion commerciale des entreprises » (p. 35). On comprend mieux le soutien continu que les Etats-Unis ont apporté et continuent d’apporter à l’approfondissement et à l’élargissement de l’Europe : une Europe débarrassée de ses barrières internes et élargie à sa périphérie constitue pour les entreprises américaines un champ d’expansion inespérée.



Le reste de l’ouvrage de Florence Autret est moins convaincant. Elle y évoque en effet plusieurs dossiers emblématiques des relations transatlantiques. Un chapitre est consacré à l’industrie de l’influence à Bruxelles – auquel Florence Autret avait consacré en 2003 un premier livre intitulé "Les Manipulateurs" – et à la façon dont les techniques américaines du lobbying ont été acclimatées en Europe. Un autre à l’affaire Microsoft qui a vu s’opposer deux conceptions radicalement opposées de régulation du capitalisme : l’une, américaine, plus sensible à l’intérêt du consommateur, l’autre, européenne, plus soucieuse de préserver la concurrence. Le combat mené par la Commissaire à l’Environnement, Margot Wallström, contre les substances chimiques dangereuses est relaté dans un autre chapitre. La tentative européenne de développer un système de navigation satellitaire, le programme Galileo, indépendant du GPS américain est également décrit. Enfin, une place est faite au bras-de-fer qui a opposé le Parlement européen et les Etats-Unis sur le transfert des « données passagers » voyageant sur des vols transatlantiques.



Chacun de ces chapitres se lit sans déplaisir et est l’occasion de plonger dans la pratique quotidienne des jeux institutionnels et para-institutionnels. Le problème est que ces histoires, aussi intéressantes soient-elles, peinent à prendre un sens global et à éclairer l’essence des relations transatlantiques.

L’erreur est peut-être dans la construction de l’ouvrage : au lieu d’enchaîner les études de cas, Florence Autret aurait pu essayer de systématiser les différentes formes de « dialectique atlantique » (p. 10) : l’immixtion, la défiance, la confrontation, la collaboration … Elle aurait pu aller étudier, à Washington, les modalités d’élaboration de la politique européenne des Etats-Unis en analysant le rôle respectif des différentes administrations (Département d’Etat, Pentagone, NSC, USTR …), du Congrès, du secteur privé des lobbyistes ... et nous fournir aussi quelques éléments de comparaison sur les interventions, par exemple japonaises ou chinoises, dans l’élaboration des politiques communautaires. Mais cela dépassait peut-être la cadre de cet ouvrage.

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Angela Merkel : une Allemande (presque) com..

Florence Autret est une spécialiste des affaires européennes, qu’elle suit pour la Tribune et l’AGEFI : cette compétence lui a été indispensable pour décrire l’écheveau des négociations liées à la crise financière apparue en 2007, et toujours d’actualité.



Son livre apporte beaucoup d’éléments de compréhension et de jugement, sur la politique allemande comme sur l’évolution européenne.



Il nous montre d’abord que la démocratie allemande est un régime des partis ; tout se décide au Bundestag, dans les Congrès CDU, CSU, SPD, Grüne, FDP (comprenez : chrétien démocrate, chrétien social bavarois, social démocrate, verts, libéral) et plus encore dans les couloirs. Le Parlement n’est pas une chambre d’enregistrement, comme dans la démocratie présidentielle à laquelle nous sommes habitués. A Bruxelles, le Chancelier doit toujours penser à l’effet d’une mesure sur ses soutiens politiques.



Cet ouvrage nous montre aussi, n’en déplaise aux Cassandres eurosceptiques, à quel point les dirigeants allemands restent fidèles à la construction européenne (contrairement à nos vedettes politiques, de droite comme de gauche, qui n’y ont jamais cru).



Il dresse enfin un portrait de cette Chancelière étonnante, femme au milieu des machos à cigare, scientifique authentique (physicienne théorique) au milieu des politiciens, élevée et formée dans la RDA disparue. Certains Français l’ont raillée pour sa « lenteur », son « manque de hauteur de vues ». Le récit de ses prises de pouvoir successives (à la CDU et à la Chancellerie) nous détrompe, tant il déploie d’habileté, allant jusqu’à une forme d’indifférence aux attachements passés.



Donc un livre utile pour tous ceux qui s’intéressent à l’Europe, et un livre très bien écrit, dans un style dépouillé très adapté au sujet.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Angela Merkel : une Allemande (presque) com..

« J’ai grandi dans la partie est de cette ville, en RDA. Quand le traité de Rome a été adopté, j’avais trois ans. J’en ai sept quand le mur a été érigé. Il divisait aussi ma famille. Je ne pensais pas qu’avant l’âge de la retraite je pourrais voyager librement à l’Ouest. Ma route s’arrêtait à quelques mètres d’ici. Mais le mur est enfin tombé. J’ai fait, dans ma chair, l’expérience que rien ne doit rester pareil… »



Propos tenus par la chancelière allemande lors du 50ème anniversaire de la signature du traité de Rome …



Pour comprendre qui est cette femme, comment elle gouverne son pays, avec quel détermination et quelle rigueur elle travaille, la prudence dont elle fait preuve pour tout et dont on se moque souvent, il faut se souvenir d’où elle vient, et comment elle a vécu les vingt premières années de sa vie.



C’est le propos de ce livre fort bien documenté, mais assez synthétique pour ne pas paraître trop technique (hormis les dernières pages consacrées aux âpres négociations à propos de la crise financière de l’Euro).



Florence Autret, rompue aux arcanes des institutions européennes dresse un portrait d’une femme que rien ne destinait à diriger l’Allemagne. Elle qui, physicienne de métier ne connaissait rien à la politique a réussi à force de travail, d’observation et d’un grand savoir- faire tactique à se hisser à la tête de son parti.



« Nous Allemands de l’Est, nous nous sommes entrainés à la course de fond, pendant qu’à l’Ouest on sprintait. »



C’est dans son histoire familiale, qu’il faut aller chercher son extrême rigueur. Elle a été élevée dans le protestantisme au sein d’une famille dont le père était un Pasteur reconnu.



De ses années à l’Est vient son sens du compromis, l’art de biaiser, le pragmatisme plutôt que l’opposition. De sa formation scientifique, vient ses méthodes en politique, son sens de l’analyse avant toute décision hâtive.



Derrière sa gaucherie légendaire, et un manque de glamour, se cache une tacticienne hors pair, et une véritable tueuse.



« Elle ne mord pas vite, mais elle mord » dit un élu de son propre parti.



Cette biographie, relativement condensée, sans doute un peu juste pour les puristes, a le mérite d’être bien construite, écrite dans un langage clair et accessible. Elle ne verse pas dans la flatterie, mais au contraire m’a semblé bien équilibrée.



Ce n’est pas un ouvrage que je cherchais particulièrement à lire, mais, mis en évidence à la médiathèque, ce fut l’occasion de changer un peu de registre.


Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Angela Merkel : une Allemande (presque) com..

Je dois dire que j'ai appris beaucoup à travers la lecture de cet ouvrage. Peut être aussi parce que finalement, je ne connaissais pas grand chose à propos de cette femme remarquable, même si comme beaucoup, j'entendais souvent parler d'elle.

C'est tout un pan de l'histoire européenne que nous visitons dans ce livre. Un pan pour moi méconnu, celui de l'Allemagne de l'est, mais aussi de l'Europe et les dessous qui la constitue.

Quelques longueurs parfois, mais les anecdotes qui ponctuent tout l'ouvrage nous empêchent de nous ennuyer.
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