Florent Chavouet

Le Japon est tellement une île qu'il est un archipel.
Et si l'on compte les cailloux isolés, le pays revendique plus de quatre mille îles.

Or je n'en connais que deux.

C'est un ratio bien maigre si on compare aux trois cathédrales que visite le touriste japonais moyen sur les deux cents que compte la France.

Pour combler cette lacune et améliorer ma moyenne, je décide de prendre un bateau ou un pont et de rencontrer au moins une nouvelle île.

Oui, mais quelle île ?

Dans le catalogue japonais, on trouve des îles industrielles, des îles artificielles, des îles sacrées, des îles musées, des îles formol, des îles atoll, des îles balnéaires, des îles bleu-vert, des îles sauvages, des îles sans âge, des îles connues, Shikoku, et mêmes des îles où l'on pêche et l'on boit.

Ca tombe bien, je ne sais pas pêcher.

Pour que ma décision ne soit pas un total fruit du hasard, je m'impose quelques critères : une île petite par la taille et le nombre de ses habitants, et isolée mais encore accessible.

Bref, une vraie île. Mieux, une île d'île.

Le catalogue se resserre donc, et s'affine un peu plus, si mon choix s'oriente sur la mer intérieure (Seto Nakai), une région où, à défaut de prairies, les villages sont séparés par des courants marins, et où les clochers sont des phares.

Il me reste maintenant à choisir parmi ces miettes de terre, l'île dont on parle le moins et à retenir parmi les quatre saisons, celle où poussent les poissons.

Ca tombe bien, je n'ai rien prévu cet été...