UN TRONC
Extrait 1
Évidé par les ans depuis mon apogée
quel repaire inouï
Fibres étirées, nourriture gaspillée des écrits des hommes
je vous offre mes chutes
en guise de repas, habiles insectes qui prenez
mon abri. Gouttes perverses !
vous pensez déjà aux nuages alors que
décembre sans cérémonie vous figera
Un jour s’introduira le renard, mais pour l’heure
ce sont les champignons qui m’envahissent
coprins, d’ailleurs,
que venez-vous faire en cet endroit ?
votre mycélium ne serait-il pas plus symbiotique
hors de la pourriture de ma sève disparue ?
bolets et chanterelles, vous non plus,
ne trouverez en ces lieux où respire ma décomposition
qu’une bien pauvre chaumine
…