UN TRONC
Extrait 2
Il est arrivé hier des revenantes. De mes semblables
encore tout auréolés de leur faîte
la puissance fragile a accouché d’un tapis nourricier
Quel assaut ! Vous, les gouttes, avez-vous suinté votre joie
pour faire de ce lit un bouillon de culture
Oh ! je vois désormais sur moi
grouiller la vie que j’ai perdue ;
je prends ma revanche sur ceux qui m’entourent
parés de leur prestance arrogante
et vous, corpuscules opportunistes,
que dites-vous des bulbes qui pointent ?
ne sommes-nous pas un, vous et moi ?
Des années que je repose ainsi
les saisons se succèdent et j’en arrive pourtant
à envier Sisyphe
La vie me torture et pourtant je suis mort.